26 février 1885 : Conférence de Berlin : l’Europe met l’Afrique en tutelle (État indépendant du Congo)

La Conférence de Berlin se réunit du 15 novembre 1884 au 26 février 1885 à l’invitation de Bismark en l’absence de tout représentant africain. Hormis Stanley, membre de la délégation des États-Unis, aucun des participants n’était allé en Afrique noire. Contrairement à l’idée reçue, le partage de l’Afrique ne s’est pas fait à Berlin. Il s’est fait par de pseudo-traités avec des chefs indigènes et des accords bilatéraux entre puissances européennes.

Dans l’acte général, conclu « au nom du Dieu Tout-Puissant », les signataires, puissances européennes, Empire ottoman, États-Unis d’Amérique, se disent « préoccupés […] des moyens d’accroître le bien-être moral et matériel des populations indigènes ». L’acte proclame :

  • la liberté du commerce dans tout le bassin du Congo;
  • la liberté de navigation sur le Congo, le Niger et leurs affluents;
  • la liberté religieuse, le droit d’organiser des missions;
  • l’interdiction de la traite des esclaves;
  • la concertation avec les autres Puissances lors de la prise de possession d’un territoire.

Derrière des motifs pieux et humanitaires c’est la mise en tutelle de peuples entiers, voire leur extermination qui se prépare à travers l’Acte de Berlin.
Le principal bénéficiaire de la Conférence de Berlin est Léopold II, roi des Belges, qui, par l’intermédiaire de Stanley, son agent, a obtenu la reconnaissance de l’Association Internationale du Congo, présentée comme une sorte de colonie internationale, dont il était, en fait, le seul à tirer les ficelles et qui lui permettra de s’emparer, à titre personnel, de tout un Empire. Le résultat le plus important de la conférence fut donc la reconnaissance de ce qu’il nommera peu après, le 29 mai 1885, « État indépendant du Congo ».

La France obtient en échange des territoires près de l’embouchure du fleuve Congo et un « droit de préférence » (sorte de droit de préemption) sur le Congo de Léopold.

Sources :

Gilbert Comte, L’empire triomphant, Denoël, 1988, page 41-44, 333-335; Henri Wesseling, Le partage de l’Afrique 1880-1914, Denoël, 1996, page 159-164; Adam Hochschild, Les fantômes du roi Léopold, Belfond, 1998.

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