Coopération algéro-mauritanienne : Que faire pour booster les échanges commerciaux ?

La création d’une banque mixte entre l’Algérie et la Mauritanie ou l’installation de banques algériennes dans ce pays voisin reste indispensable pour booster les échanges commerciaux algéro-mauritaniens. La réfection de la route du côté mauritanien s’impose également.

Rym Nasri – Alger (Le Soir) – L’ouverture du poste frontalier entre l’Algérie et la Mauritanie a boosté les échanges commerciaux entre les deux pays. C’est ce que confirme le vice-président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci). La preuve explique Riad Benameur, ce poste frontalier ouvert en 2018 a encouragé les opérateurs économiques à aller en force vers ce marché qui est demandeur. «Outre la très bonne qualité du produit algérien, la demande existe déjà en Mauritanie. Il y a aussi des produits mauritaniens que nous pouvons importer en Algérie à moindre coût par rapport à ce que nous importons aujourd’hui, tels que le riz, les viandes rouges et le poisson», a-t-il précisé, hier, en marge du Forum économique mauritano-algérien qui se tient du 23 au 27 février prochain, à la Safex (Société algérienne des foires et exportations) à Alger.

Après les échanges commerciaux, la Caci aspire à aller vers une étape supérieure, soit un réel partenariat. «Nous voulons investir en Mauritanie, faire une transformation préalable et importer le produit vers l’Algérie», dit-il.

Rappelant que le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et la Mauritanie a dépassé les 50 millions de dollars en 2017, le vice-président de la Caci affiche les ambitions de son organisme, celles d’atteindre 100 millions de dollars.

«La Mauritanie ne doit pas être considérée comme un marché mais comme une porte vers l’Afrique de l’Ouest qui est un marché énorme pour les différents produits algériens», souligne-t-il.

Pour ce faire, il a insisté sur les facilités de paiement de part et d’autre. «Le paiement est le premier problème dans le commerce extérieur. Pourquoi ne pas ouvrir une branche d’une banque algérienne en Mauritanie pour faciliter justement le paiement ? Si nous arrivons à résoudre ce problème, nous atteindrons des volumes supérieurs à ce que nous aspirons».

Il évoque, également, l’état de la route entre les deux pays dont un tronçon de 700 km du côté mauritanien n’est pas goudronné.

Il a plaidé aussi pour des accords d’association entre l’Algérie et la Mauritanie dans le but de réduire les tarifs douaniers voire les supprimer.

Pour sa part, le président du Conseil d’affaires algéro-mauritanien, Youcef Ghazi, assure que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays est en courbe ascendante. «En 2016, le volume des échanges était de 38 millions de dollars avant de passer en 2017 à 50 millions de dollars. Notre but est d’augmenter davantage ce volume», dit-il.

Pour lui, le défi est de trouver une solution aux problèmes qui freinent les échanges commerciaux entre les deux pays.

Il cite d’abord celui du paiement qui sera, selon lui, réglé soit par la mise en place de banques mixtes algéro-mauritaniennes, soit par l’ouverture d’agences bancaires algériennes en Mauritanie.

L’autre défi, poursuit-il, est la réfection de la route même «s’il faut l’implication des entreprises privées», dit-il.

Ry. N.

Le Soir d’Algérie, 25.02.2019

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