Aveuglés par leur haine au pays voisin, les marocains se sont laissés emporter par leurs sentiments envers l’Algérie et les algériens. Inutile de mentionner la cause de cette haine.
Ils avaient espéré que la manifestation du 22 février dégénérerait laissant place à une réaction violente des forces de l’ordre. Cerains prévoyaient tout simplement une espèce de coup d’État populaire qui aurait comme effet immédiat la disparition du pouvoir actuel à Alger. C’est dire que les sujets de Mohammed VI sont aussi rêveurs que leur Makhzen.
Certes, ils rêvent aussi d’un changement au Maroc, mais ils ont tendance à comparer la situation dans les deux pays. Leur haine leur empêche de voir la vérité en face. Cette vérité est que le régime algérien, quoi qu’en disent ses détracteurs, a assuré aux algériens un niveau de vie dont les marocains n’osent même pas rêver. Au moment où le roitelet du Maroc distribuait de la harira, Bouteflika distribuait des milliers de logement. Et cela, chaque année, depuis qu’il est à la tête de l’exécutif algérien.
Les marocains, auront-ils oublié la blague de Bouteflika qui a énnervé le petit serviteur de la France ? Lorsque le président algérien a remis les clés d’un logement à une citoyenne, celle-ci a lancé de youyous, les fameux cris de joie maghrébins. Bouteflika lui dit, alors : « Oui, madame, lancez des youyous bien forts, ce n’est pas de la harira ! ». Cette blague a mis Mohammed VI dans tous ses états.
Comparer le Makhzen marocain au régime algérien, quelle que soit la nature et les défauts de ce dernier, est injuste et loin de l’objectivité. Parce qu’au moment où en Algérie la pauvreté a presque disparue, au Maroc la majorité de la population vit dans un état précaire.
Grâce à la contrebande, tous les pays voisins ont profité de l’abondance et les bons prix des produits algériens. C’est la raison pour laquelle le Makhzen n’arrête pas de quémander la réouverture des frontières. Les villes frontalières en savent quelque chose.
Le résultat de cette animosité marocaine envers le pays voisin est que le 22 février, le Makhzen et ses nervis ont été profondément déçus. La manifestation s’est passé dans le calme et la bonne ambiance.