Maroc: Le combat d’Abderrahim, ex-militaire et prisonnier politique marocain

Au moment d’évoquer les violences subies au Maroc, Abderrahim Elmermissi cherche ses mots, les meilleurs possibles. Sur sa table de chevet trône Le roi prédateur, une biographie du roi du Maroc Mohammed VI qui donne le ton.

Agé de 48 ans, Abderrahim, ex-militaire marocain, a quitté son pays en septembre 2017, seize ans après avoir quitté l’armée, qu’il avait rejoint en 1996. « Dans l’armée, il n’y a ni droit, ni loi. Personne ne nous protège. J’ai fini par la quitter parce que je refusais d’être un serviteur, un esclave. »
Le surnom de la Grande Muette semble pouvoir s’exporter outre Méditerranée. C’est pourtant avec espoir qu’Abderrahim avait embrassé une carrière militaire.

« Je suis né à la campagne, dans une famille d’agriculteurs. Accéder aux études était illusoire, témoigne-t-il. J’ai fait mon service militaire pour accéder à une formation. C’est un moyen répandu pour devenir peintre, électricien ou mécanicien. »

Mais rapidement, l’apprentissage de la vie militaire tourne au cauchemar. « On était à la disposition du colonel, le chef de la caserne. On ne réalisait que des tâches ingrates ou dégradantes, et si on refusait, on était emprisonnés. »

Abderrahim projette rapidement son sentiment d’injustice sur Mohammed VI, roi du Maroc depuis 1999. « Dans l’armée comme au pouvoir, ce sont le favoritisme et le népotisme qui règne, dénonce-t-il. Mohammed VI parle de droits de l’Homme, mais il montre un tout autre visage en réalité. »

Abderrahim commence, lui, à véritablement embrasser cette cause. Il crée plusieurs associations, l’une d’elles prenant la défense des militaires marocains victimes de mauvais traitements, une autre visant à faire la promotion des droits humains dans les zones rurales du Maroc.

Retrouvez l’intégralité de ce portrait dans notre édition du jour.

Dordogne Libre

Tags: Maroc, Abderrahim El Mernissi, armée,

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