Mali : la MINUSMA enquête sur des allégations de violations de droits de l’homme dans le centre du pays

La Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) a vigoureusement condamné mardi les récentes attaques perpétrées dans le cercle de Bankass (région de Mopti).

Dans un communiqué, la mission onusienne s’est dit préoccupée par les allégations de graves violations de droits de l’homme survenues lors de ces attaques menées dans cette partie centrale du Mali.

La Division des droits de l’homme et de la protection (DDHP) de la MINUSMA enquête actuellement sur ces allégations d’abus survenus lors d’attaques perpétrées le 16 février à Minima Maoudé (à environ 34 kilomètres au sud-ouest de Bankass) et le 17 février à Libe (à environ 40 kilomètres au sud-est de Bankass).

Selon des rapports préliminaires dont a pris connaissance la mission onusienne, un groupe d’hommes armés aurait attaqué samedi le village de Minima Maoudé. Les individus auraient ouvert le feu sur des civils, causant plusieurs morts et blessés. Ils auraient également incendié une grande partie des cases et des greniers du village.

Le lendemain, un autre groupe d’hommes armés aurait attaqué le village de Libe, situé à 15 kilomètres à l’est du village de Minima Maoudé. Le groupe aurait également ouvert le feu sur des civils, faisant plusieurs morts et blessés, incendié les cases et les greniers du village et tué le bétail.

La MINUSMA a dépêché une mission sur les lieux des attaques. Elle a salué les efforts du gouvernement du Mali qui a rapidement déployé un détachement des Forces armées maliennes (FAMa) dans la zone après les incidents, et de la Gendarmerie de Bankass qui a ouvert une enquête pour faire la lumière sur ces attaques.

Ces attaques interviennent dans un contexte de recrudescence de la violence armée dans le cercle de Bankass. Entre le 1er janvier et le 16 février 2019, la DDHP a documenté sept incidents ayant occasionné la mort d’au moins 49 civils dans cette subdivision territoriale de la région de Mopti.

Le 12 février dernier, l’Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, Alioune Tine, avait exprimé sa profonde préoccupation concernant la détérioration continue de la situation sécuritaire et humanitaire au centre et au nord du Mali. « De graves et récurrentes violations et abus des droits de l’homme, y compris des allégations d’exécutions extrajudiciaires, d’enlèvements, de tortures, de mauvais traitements et détentions illégales, sont commis en toute impunité », avait dénoncé l’expert a l’issue d’une mission au Mali au cours de laquelle il s’était notamment rendu dans la région de Mopti.

Face à cette situation « alarmante », la MINUSMA exhorte les autorités maliennes à prendre des mesures urgentes pour prévenir de nouveaux incidents de violence armée, ainsi qu’à faire aboutir son enquête en vue de traduire en justice les auteurs de ces crimes.

ONU INFO