Tunisie: Pour que rayonne le football tunisien

Par Karray Bradai

A propos de l’historique de cette supercoupe, il est des plus pauvres en raison de la non-régularité du déroulement de ces matches, et d’une FTF qui a toujours négligé ce trophée de prestige. A rappeler que seulement trois confrontations se sont déroulées entre les champions et les détenteurs de la coupe. L’EST a remporté cette supercoupe deux fois en 1994 face à l’ASM (2-0) et au CSHL (3-1) en 2001. L’OB, pour sa part, a conquis ce trophée en 1995 après avoir battu le CSS par 5 à 4, aux tirs au but, alors que le match s’est terminé à égalité (1-1).

De la stratégie espérantiste…

EST-CA tombe à pic, car voilà deux grandes équipes qu’on aimerait voir aller au bout de leurs moyens et de leurs intentions sur la pelouse de Doha pour le grand bonheur d’un public nombreux qui répondra présent et qui cherchera à âtre rassuré sur le plan mental et sportif.

L’Espérance Sportive de Tunis, champion d’Afrique sortant et actuel leader de la Ligue 1 avec trois points d’avance sur le CSS, est arrivée avec des certitudes. Mouîne Chaâbani se retrouve avec un effectif qui laisse peu de place aux choix spontanés.

L’entraîneur «sang et or» optera certainement pour une stratégie lui permettant de dérégler le jeu d’un ensemble clubiste — encore touché par son waterloo face au TP Mazembe — qui n’est jamais aussi redoutable que quand il développe le sien.

Quitte à sacrifier quelques joueurs dans une tâche ingrate mais sans pour autant commettre l’erreur suprême : laisser la totale initiative aux Clubistes qui vont chercher à créer la surprise à Doha.

Pour les camarades de Jridi, tout se jouera dans leur moitié de terrain, c’est-à-dire là où ils doivent faire la loi s’ils veulent avoir la chance de remporter cette supercoupe pour la troisième fois.

L’autre atout que l’Espérance Sportive de Tunis devrait mettre sur le gazon, c’est le mental. Sur ce plan, les coéquipiers de Khenissi ont une tradition qu’ils ont tout intérêt à perpétuer ou du moins à reproposer dans ce derby comptant pour le trophée de la supercoupe.

Enfin, sur un plan technico-tactique, l’essentiel c’est de jouer un football simple, fait de soutien, de couverture, de passes courtes et de solidarité (n’est-ce pas Blaïli!). Avec l’espoir que l’efficacité sera au rendez-vous ce dimanche à Doha.

… aux certitudes clubistes

Le Club Africain n’a sans doute pas tous ces problèmes, sauf celui de confirmer ses potentialités et ses richesses en dépit de son effectif assez limité. Et ça aussi ce n’est pas très facile, quand on sait que le plus gros de la pression reposera sur les épaules des camarades de Ben Yahia. Cela s’est vérifié au match aller de la coupe de la CAF face au TP Mazembe, quand on a vu l’équipe clubiste perdre ses repères et, par conséquent, sa confiance, commettant des erreurs individuelles face à un ensemble congolais survolté et efficace. Mais l’on se dit également que cela n’est arrivé que rarement et qu’il n’y a aucune raison pour que la machine clubiste se grippe à 90′ de la fin officielle de ce derby en terre qatarie.

En effet, avec une défense où trônent Dekhil ou Balbouli, en arrière-ailier Agrebi, un infatigable récupérateur Khelil, un chef d’orchestre comme Darragi et surtout une attaque où l’on retrouve Chammakhi et Sasraku, difficile de s’attendre à une faiblesse. L’essentiel sera donc pour tout ce beau monde de résoudre les problèmes que ne manquera pas de poser l’adversaire, tout en sachant que le CA regarde toujours son jeu –depuis l’arrivée de Zvunka– plutôt que celui d’en face et que cela lui a, jusqu’à présent, réussi en tenant en échec le TP Mazembe à Radès.

Le décor ainsi planté, nous avons donc un favori (EST) et un challenger (CA) qui n’a pas froid aux yeux sur fond d’une supercoupe et d’un derby dont ce sera le énième acte.

Dommage que ce derby se joue à Doha, mais nous sommes en droit d’exiger du spectacle, des buts, de l’émotion et du fair-play.

A vous de jouer messieurs !

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