Les succès de la décolonisation à l’ONU peuvent «nous inspirer aujourd’hui», a déclaré le chef de l’ONU au Comité des 24

Depuis le début des années 1960, le Comité de décolonisation des Nations Unies a « accompagné de nombreux territoires dans leur cheminement », a déclaré jeudi le Secrétaire général, António Guterres, à l’ouverture de la session de l’instance.

Rappelant au Comité spécial de la décolonisation qu’en tant que ressortissant portugais, il venait d’un pays opprimé par la dictature, M. Guterres a qualifié le programme de décolonisation de «sujet qui me tient à cœur et dans laquelle je réitère mon engagement».

En 1946, certains États membres ont identifié une série de territoires non autonomes et les ont placés sur une liste des Nations Unies. En 1960, la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a été adoptée et l’année suivante, l’Assemblée générale a créé le Comité spécial, connu sous le sigle «C-24» en raison de ses 24 membres initiaux, chargé de surveiller sa mise en œuvre.

En tant que «l’un des chapitres les plus importants de l’histoire de l’Organisation», M. Guterres a déclaré que la décolonisation avait contribué à transformer le statut de membre de l’ONU, «propulsant la croissance de l’Organisation de 51 à 193 aujourd’hui».

Au fil des ans, ce processus a abouti à la suppression de la plupart des territoires de la liste.

« Mais l’écriture de cette histoire est toujours en cours », a poursuivi le chef de l’ONU, « alors qu’il reste 17 territoires non autonomes », chacun dans l’attente d’atteindre l’autonomie, conformément au chapitre XI de la Charte des Nations unies, la déclaration de 1960 et les et les résolutions de l’ONU pertinentes.

Le Comité spécial examine, entre autres, chaque année les territoires qui restent sur la liste – en formulant des recommandations sur l’application et en soutenant la diffusion des informations de l’opinion publique sur le processus de décolonisation.

La décolonisation en cours aujourd’hui

Plus récemment, a expliqué M. Guterres, la Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique Sud, a franchi une étape importante en matière de décolonisation grâce à un référendum organisé en novembre dernier.

Il a félicité la France, le pays qui administre le territoire, pour sa coopération tout au long du processus – conformément à l’Accord de Nouméa de 1998, qui prévoyait qu’un référendum sur l’autodétermination aurait lieu d’ici 2018.

Dans le même temps, le Comité spécial a apporté son aide pendant la période précédant le référendum, notamment en envoyant deux missions de visite en Nouvelle-Calédonie.

«Pour parvenir à la décolonisation, les peuples des territoires doivent faire entendre leur voix», a souligné M. Guterres, ajoutant que la coopération de toutes les parties concernées, y compris des puissances administrantes, était également essentielle.

Que les peuples des territoires non autonomes comprennent les options concernant son statut politique et le droit de choisir librement leur avenir est «primordial», selon le chef de l’ONU.

Tout en souhaitant au Comité « plein succès » pour la session de 2019, M. Guterres a déclaré: « Les succès remportés par l’ONU en matière de décolonisation au cours des décennies passées peuvent nous inspirer aujourd’hui. »

«Respectons notre devoir d’aider tous les peuples des territoires non autonomes à mener à bien leur processus de décolonisation, à leur guise», a conclu le Secrétaire général.

Le C-24 célèbre également la Semaine de la solidarité avec les peuples des territoires non autonomes.

UN News, 21 fév 2019

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