La Tunisie et le Maroc : deux victimes de « l’indépendance dans l’interdépendance »

Tunisie, 18 fév 2019.- A la suite de la polémique récente sur le Franc CFA et la françafrique, il est très probable que l’affaire des accords de décolonisation de la Tunsie refasse surface. des accords conclus depuis 1955 et autorisant à la France des privilèges dans l’exploitation des richesses naturelles de la Tunisie, dont le pétrole, le sel, l’eau et les phosphates, faisant remarquer que ces accords n’ont pas été abolis après l’accord (d’indépendance) du 20 mars 1956 et qui ont été dénoncés par l’Instance Vérité et Dignité.

A ce propos, selon des documents des archives français, les décrets du 13 décembre 1948 et du 6 octobre 1949, ainsi que l’accord d’autonomie interne du 3 juin 1955 demeurant les références sur lesquelles se basent les concessions de prospection et d’exploitation accordées par le ministère de l’Energie et des Mines. « La Tunisie souffre encore de l’héritage colonial », a déclaré Sihem Bensedrine, présidente d’IVD.

« L’exploitation éhontée des ressources naturelles de la Tunisie est stipulée par les articles 33 et 34 de l’accord d’indépendance économique et financier et par les accords à des conditions exorbitantes décidés par l’Etat français », précise l’instance.

Selon ces documents, la France a procédé à la création de 10 sociétés pour leur octroyer des licences d’exploitations dans le domaine de la prospection du pétrole, des minérais, du gaz et du sel pendant 99 ans tout en jouissant d’une importante exonération fiscale. Parmi ces sociétés COTUSAL, qui monopolise l’exploitation du sel au niveau national.

La même situation se saurait produit au Maroc grâce aux accords d’Aix-Les-Bains où le destin du nouvel Etat indépendant a été dessiné sur la base de la formule proposée par Edgar Faure, président du conseil français, lors de la conférence : « L’indépendance dans l’interdépendance « . Dans ces accords, la France a consacré ses efforts à ménager ses intérêts économiques et ceux de ses clients passés (caïds et pachas).

Officiellement, les négociateurs ont accordé l’abdication du Sultan Ben Arafa abdiqua et le retour de Mohammed Ben Youssef rentra d’exil et le Maroc fut proclamé indépendant lors de la déclaration de la Celle-Saint-Cloud. Officieusement, les sociétés françaises avaient carte blanche au Maroc pour une période encore inconnue.

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