Le ministre polonais des Affaires étrangères a rejeté l’idée d’Angela Merkel de créer une armée européenne, affirmant que l’Europe a besoin d’une « présence américaine » pour protéger le continent.
La combinaison des forces militaires des 28 Etats membres de l’UE est depuis longtemps un rêve pour certains des dirigeants mondialistes de l’UE, notamment le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel.
Cependant, l’UE est plus divisée que ne le suggère la relation confortable entre Macron et Merkel. La vision de Macron a été dénigrée par le ministre autrichien neutre de la Défense et par le premier ministre néerlandais Mark Rutte. Maintenant, le gouvernement polonais a également rejeté l’idée.
Quand nous commencerons à parler de la création d’une armée européenne indépendante de l’OTAN, je pense que nous aurons des problèmes « , a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères Jacek Czaputowicz. « Pour repousser les menaces auxquelles nous sommes confrontés en Europe centrale et orientale, nous avons besoin d’une présence américaine, et c’est très important. »
Brexit joue un rôle dans le rejet de Czaputowicz. Le Royaume-Uni est la sixième puissance militaire du monde et serait un membre crucial de toute hypothétique armée de l’UE, si la Grande-Bretagne devait rester membre de l’UE et signer ce plan.
« Nous perdrons un partenaire très important au sein de l’UE, une deuxième grande armée en Europe, un pays, une puissance nucléaire et un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU (lorsque la Grande-Bretagne partira) », a ajouté Czaputowicz.
En se défendant contre la menace russe perçue, la Pologne a courtisé les Etats-Unis. Le président polonais Andrzej Duda a offert de payer 2 milliards de dollars pour l’établissement d’une base permanente de division blindée américaine dans le pays, allant jusqu’à suggérer qu’elle pourrait être nommée » Fort Trump « .
La Pologne a également signé mercredi un contrat de 414 millions de dollars pour l’achat du système d’armes M142 HIMARS. Le système HIMARS peut lancer des roquettes et des missiles balistiques tactiques, et a une portée opérationnelle de 480 km. L’accord était accompagné d’une déclaration du Pentagone selon laquelle la Pologne et les Etats-Unis » continuent les discussions » concernant de nouveaux déploiements américains sur le sol polonais.
La base prévue a tiré la sonnette d’alarme à Moscou. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié la proposition polonaise de « décision souveraine », mais a averti que « les conséquences pour l’atmosphère générale » en Europe seraient « évidentes ».
Entre-temps, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré vendredi que » l’UE ne peut assumer le rôle de l’OTAN en matière de sécurité. C’est impossible », ajoute-t-il, « les efforts de l’UE et de l’OTAN se complètent et ne se font pas concurrence ».
Czaputowicz et Stoltenberg ont pris la parole lors de la conférence annuelle de Munich sur la sécurité, un événement de trois jours qui réunit 500 décideurs politiques, diplomates et personnalités militaires dans la ville allemande pour parler de politique étrangère et de défense. Parmi les participants de cette année figurent Merkel, Stoltenberg, le vice-président américain Mike Pence et le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrov.
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