Les Algériens sont loin d’être indifférents aux évènements en cours sur la scène politique. Leur besoin d’exprimer librement leur opinion s’épanche dans les réseaux sociaux où Facebook demeure le plus utilisé.
Abla Chérif – Alger (Le Soir) – A leur manière, les citoyens ont ainsi très tôt commencé à livrer leur avis sur la présidentielle. Les commentaires postés à ce sujet foisonnent, divergent et se déversent à volonté étalant des vérités crues auxquelles font en particulier face candidats et personnalités politiques. Ceux-ci l’ont compris depuis bien longtemps déjà, Facebook offre un espace d’échange et une proximité incontournable avec les Algériens.
Dans l’étape actuelle que traverse l’Algérie, il s’est aussi transformé en véritable terrain où tout un chacun livre sa bataille pour la présidentielle. C’est là que de nouvelles figures se sont ainsi lancées sur la scène politique usant du pouvoir des mots pour sensibiliser et mobiliser autour de projets de société ou de programmes politiques stricts.
Ali Ghediri, ancien général-major de l’ANP qui a créé la surprise en annonçant sa candidature, évolue dans ce cadre en tentant d’offrir un maximum d’informations ayant trait à sa personne, ses activités, son staff…
Les réunions de travail avec son équipe sont parfois retransmises en live, ses interventions et interviews à la presse livrées dans leur intégralité de même que les moments importants de ses sorties sur le terrain.
Ici, Ghediri milite pour la rupture à l’heure où Abderrezak Makri et tous les autres postulants à la présidence de la République poursuivent leurs échanges avec les internautes, pas forcément du même bord politique, et tentent de comprendre sa démarche.
Des équipes spécialement mises sur pied pour répondre aux questions des citoyens ont été installées depuis bien longtemps.
Chez le MSP (Mouvement de la société pour la paix) le staff dédié à cette tâche s’attelle actuellement à expliquer le pourquoi de la candidature de Makri et les raisons ayant poussé ce dernier à se lancer dans une course qu’il qualifie lui-même d’inéquitable.
Les questions des internautes sont souvent posées de manière crue, directe, et les commentaires sévères.
Les Algériens ne se privent pas de dire ce qu’ils pensent tels qu’ils savent le faire, avec ironie, critique mais souvent avec une sincérité déconcertante.
Des candidats ont ainsi été appelés à «sortir plus souvent sur le terrain», d’autres invités «à moins se plaindre des pressions exercées par le pouvoir sur leurs militants ou lors de la collecte de signatures», et d’autres encore appelés à peaufiner leur stratégie électorale en l’adaptant aux réalités du pays.
Il y a une vie sur Facebook. La campagne bat son plein. Partisans et opposants au cinquième mandat s’y livrent une véritable bataille d’idées à force d’arguments de vidéos, d’images ou même de chansons improvisées pour la circonstance.
Si pour l’heure aucune grande tendance ne se dégage, d’aucuns s’interrogent déjà sur l’influence que pourra avoir ce réseau sur le déroulement de la présidentielle.
Beaucoup gardent en mémoire la large campagne de boycott des élections législatives de 2017 lancée sur Facebook et son impact réel ou supposé sur le taux d’abstention enregistré.
A. C.
Le Soir d’Algérie, 18 fév 2019
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