Maroc : Les dernières balles du Makhzen

La réaction très musclée du Makhzen en vue de saboter la conférence-débat de l’ASDHOM témoigne de la grosse panique qui s’est emparée du royaume. Et pour cause, les mobilisations en Europe contre la répression et pour réclamer des réformes politiques sont assimilés par le pouvoir à un crime de lèse-majesté au Maroc. Notamment à un moment où le peuple semble avoir vaincu la peur de la répression et la sacralité du roi a été brisé par la réalité d’un quotidien caractérisé par la pauvreté et la précarité alors que la fortune du roi ne cesse d’augmenter selon les statistiques de Forbes.

Plus de 500 prisonniers politiques. Une réalité qui contraste terriblement avec cette image très sympathique que les officiels et les médias occidentaux relayent : celle d’un royaume «moderniste et démocratique». Or, la réalité est largement moins glorieuse pour un roi riche et mondain, loin de son royaume de laissés-pour-compte.

Cependant, le peuple n’est pas dupe. Dans les forums virtuels, les langues se délient et la dénonciation fuse de tous ceux qui refusent la fatalité de vivre sous la botte du roi et son écrasant Makhzen. Toutes les gamelles sont en train de bouillonner. L’explosion est imminente. Le Prince Rouge avait prévu cette révolution pour 2018. On y est presque. Ses prémises sont évidentes : les prix augmentent et les autorités du FMI et de la BM viennent d’arriver à Rabat pour annoncer aux marocains qu’ils devront serrer les ceintures davantage.

La guerre menée par le pouvoir contre le PJD est à double tranchant. Elle a pulvérisé la crédibilité du parti des barbus, certes, mais elle a contribué aussi à ouvrir davantage les yeux du peuple marocain sur la réalité imposée par la monarchie alaouite. Bien que la personne du roi n’est pas forcément contestée au Maroc, son régime et sa façon de gouverner sont de plus en plus contestés.

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