Le groupe Etat islamique en Iraq et au Levant (EIIL), appelé aussi Daech, constitue toujours une menace importante pour la paix et la sécurité internationale, ont rappelé lundi devant le Conseil de sécurité deux hauts responsables onusiens du contre-terrorisme.
« Malgré une baisse du nombre d’attaques en 2018, l’Etat islamique demeure une menace en tant qu’organisation globale avec une direction centralisée », a déclaré le chef du Bureau du contre-terrorisme de l’ONU, Vladimir Voronkov, qui co-présentait aux membres du Conseil de sécurité le rapport du Secrétaire général sur la menace posée par l’EIIL.
Cette menace est accrue par le retour, la relocalisation ou la libération de combattants terroristes étrangers, a-t-il précisé, rappelant que l’Iraq et la Syrie demeurent le centre de gravité des actions de l’Etat islamique. Entre 14.000 et 18.000 militants forment les rangs de ce groupe extrémiste, dont près de 3.000 combattants terroristes étrangers.
Bien que l’Etat islamique ait perdu le contrôle de territoires, le groupe terroriste s’est adapté pour agir en « un réseau plus secret et plus ciblé localement en Iraq, en Syrie et ailleurs », a pour sa part déclaré la cheffe de la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (CTED), Michèle Coninsx dans sa co-présentation du rapport du Secrétaire général, soulignant que le groupe reste le plus susceptible de mener une attaque complexe et à grande échelle.
Mme Coninsx a rappelé que les séquelles de l’Etat islamique se font toujours sentir en Iraq et en Syrie où des millions de personnes restent déplacées et où de nombreux bâtiments, infrastructures, et communautés sont anéantis.
La cheffe du CTED a souligné que la reconstruction dans ces deux pays prendra des années et requiert des ressources importantes ainsi qu’un engagement continu de tous les acteurs locaux, nationaux , régionaux et internationaux.
L’Afrique pas épargnée par la menace terroriste
La menace posée par l’Etat islamique ne se limite pas au Moyen-Orient. Le groupe terroriste agit également dans d’autre régions du monde, en en Asie mais aussi en Afrique, « en particulier en Afrique du Nord, de l’Ouest et de l’Est », a précisé M. Voronkov, comme l’ont montré les récentes attaques perpétrées au Mali et au Kenya.
S’agissant du continent africain, le rapport du Secrétaire général souligne notamment la menace posée par l’EIIL en Libye, où des postes de police situés dans différentes régions du pays et des installations pétrolières ont été pris pour cibles.
En Afrique comme ailleurs, l’Etat islamique et ses groupes affiliés ont démontré leur intention et capacite à exploiter les nouvelles technologies pour contourner les obstacles qu’ils rencontrent.
En Afrique de l’Ouest, la CTED a ainsi noté une hausse du recours au services de paiement mobile par les groupes terroristes. Mme Coninsx a signalé le risque potentiel de ces services dans le financement des activités terroristes.
L’ONU a toutefois souligné les réussites de son action contre le terrorisme. Dans les pays du bassin du lac Tchad, la CTED, avec l’expertise technique de l’Office des Nations Unies pour la lutte contre la drogue et le crime (ONUDC) et des contributions d’autres partenaires, a ainsi appuyé les Etats membres dans leurs efforts pour développer des stratégies intégrées visant à poursuivre, réhabiliter et réintégrer les personnes associées au groupe terroriste Boko Haram.
ONU INFO