Finances publiques dans le monde arabe : L’exemple de l’Algérie

Le Chiffre d’Affaires, 10 fév 2019

Quel est le montant des recettes collectées par les pouvoirs publics et à quoi les affectent-ils ? Ces questions fondamentales, qui figurent au cœur des enjeux de la transparence budgétaire, sont essentielles à un développement pérenne. De plus en plus de travaux montrent que la transparence des finances publiques permet d’accroître les performances budgétaires et de réduire la corruption. Elle favorise également la qualité de la croissance, l’efficacité des prestations dans les services publics et la stabilité macroéconomique.

Dans ce domaine, l’Algérie est citée en exemple par les institutions internationales. En effet, au regard de ce qui se fait ailleurs dans le monde arabe, l’Algérie a emprunté la voie de la transparence budgétaire, même si des bémols sont émis, et semble réussir un tant soi peu, dans sa démarche.

Ce constat a été confirmé par Christine Lagarde, directrice du FMI, qui a salué, samedi à Dubaï, les réformes budgétaires menées par plusieurs pays arabes, relevant au passage, que des améliorations restaient possibles dans ce domaine en particulier pour les pays exportateurs de pétrole.

C’est dans cette optique que ce se sont réunis à Dubaï aux Emirats arabes unis, les argentiers de ces pays pour débattre des défis auxquels sont confrontés les décideurs politiques de la région et d’échanger leurs expériences sur la mobilisation des ressources, précise la même source.

Les fonds publics sont le talon d’Achille des pays arabes qui sont confrontés aux exigences des populations influencées par une culture universelle de liberté et de transparence, mais qui ne veulent pas sortir de leur isolationnisme sociétal et culturel.

Une équation bien difficile à résoudre sans une refonte complète des mentalités et des pratiques politiques.

Pour le FMI, de nombreux pays s’emploient déjà à renforcer leurs cadres budgétaires, souvent avec le concours du FMI, tout en précisant qu’il y a nécessité d’adopter des politiques des finances publiques tournées vers le moyen terme pour atteindre une croissance inclusive et durable.

En cela, l’exemple de l’Algérie a été cité dans le rapport de l’Algérie. «L’Algérie a récemment adopté une nouvelle loi de finances résolument axée sur le moyen terme», peut-on lire dans le rapport de cette institution, en référence à l’instrument de programmation budgétaire pluriannuelle, adopté par le gouvernement pour améliorer sa visibilité financière.

L’Algérie a su, à travers sa loi de finances et sa politique d’endettement, gérer ses dépenses prioritaires en matière sociale (par exemple), à l’abri de la volatilité des cours de brut.

La baisse du prix du brut a conforté l’Algérie dans ses choix de diversification, et consolidé ses options dans sa vision stratégique à long terme.

La transparence budgétaire, conjuguée à la participation citoyenne, est essentielle pour parvenir à améliorer les résultats en matière de développement et à rétablir la confiance dans l’action publique, d’où la nécessité des pouvoirs publics algériens de faciliter l’accès aux données socioéconomiques, et mieux promouvoir l’inclusion systématique des citoyens dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des programmes de gouvernement.

La tâche n’en est qu’à son début, mais, le FMI semble encourager les efforts algériens en la matière, en approuvant la démarche et la vision à moyen terme choisie.

L’Algérie s’en est trouvée ainsi à accélérer l’utilisation des énergies renouvelables, tant du point de vue environnemental qu’économique. De même qu’elle a su restreindre au mieux ses dépenses non inscrites dans les budgets.

Notre ministre des finances, M Raouia qui se trouve actuellement dans les pays du Golfe, assistera à deux événements qui s’y déroulent. Il s agit du 4e forum arabe sur les finances publiques et du 7e sommet gouvernemental mondial.

En marge de ces deux événements, notre argentier national aura à rencontrer différents responsables régionaux lors de la réunion du Conseil des ministres arabes des finances, qui examinera la question liée au développement de la PME et à l’inclusion financière.