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L’affaire Khashoggi en voie d’enterrement

par Kharroubi Habib

La sinistre et triste affaire du meurtre de l’ancien journaliste Jamal Kashoggi dans les locaux du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul qui a valu à la monarchie wahhabite d’être en butte à une crise diplomatique internationale de premier ordre et à son prince héritier l’accusation d’en être l’instigateur, a soudainement cessé d’être évoquée tant par les médias mainstream internationaux que par les chancelleries qui ont promis de contraindre le Royaume à faire toute la lumière sur cet acte dont l’horreur à provoqué l’indignation planétaire.

Il est vrai que ces chancelleries et leurs médias sont désormais occupées à provoquer la chute du président Maduro qui, contrairement au prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman, ne leur a pas ouvert l’accès aux ressources pétrolières dont regorge le sous-sol du Venezuela.

Le silence est donc retombé sur l’affaire Kashoggi. Mais pire encore, les grandes puissances qui ont juré, promis d’en demander compte à Riyad multiplient en sa direction les gestes courtisans visant à dissiper les rancœurs que leurs condamnations initiales de l’atroce meurtre du journaliste saoudien y ont fait naître si Paris à bien valu une messe. Riyad vaut pour ces puissances que l’on oublie l’assassinat de ce journaliste et les effarantes révélations sur la façon dont il a été commis.

Même la Turquie dont la souveraineté nationale a été bafouée semble ne persister à réclamer que la vérité soit établie sur cette assassinat et que son ou ses commanditaires soient punis que pour ne pas apparaître avoir des raisons d’intérêt national, ayant été satisfaite par la monarchie Wahhabite. Certes, son président et ses médias font mine de temps à autre de relancer l’affaire et de fustiger le silence complice international qui s’est appesanti sur elle. A Ankara l’on ne parait pas pour autant résolu à la remettre au devant de l’actualité. Pourtant l’enquête que les services de sécurité turcs ont menée, aux dires mêmes du président Edogan, ont permis de réunir d’explosives preuves qui ne font aucune place au doute sur l’identité des donneurs d’ordre saoudiens.

Comment alors ne pas être tenté par le raccourci d’attribuer l’attitude plus conciliante des Turcs qui donne à voir que Ankara est désormais dans d’autres calculs que le maintien de la pression sur Riyad à la survenue d’arrangements secrets entre les deux pays ? Des arrangements auxquels les auraient poussés les puissances dont les intérêts géopolitiques et régionaux ont besoin -pour être préservés- du concours de l’un et de l’autre qui n’est possible que si les deux capitales surmontent leur animosité en enterrant l’affaire Kashoggi qui l’a exacerbée.

Source

Arabie Saoudite, Turquie, Jamal Khashoggi

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