« Il en est ainsi pour le FFS, et très certainement le RCD. Louisa Hanoune, qui fait mine d’hésiter, devrait pour sa part se décider à se lancer dans la bataille. Elle a toujours mis à profit ce genre de joutes électorales pour attirer de nouveaux militants, porter aussi loin que possible la voix de son parti, et en renflouer les caisses, une fois remboursés par l’Etat certains des frais engagés » .
Par Mohamed Abdoun
Mine de rien, une décantation assez marquée, très remarquée aussi, commence à se faire jour à mesure que se rapproche la date fatidique du dernier délai de dépôt des dossiers de candidatures. Passons, si vous le voulez bien, sur toutes ces candidatures fantaisistes.
Il est vrai que dans toute démocratie qui se respecte, tout Citoyen algérien, remplissant certaines conditions de base, comme l’âge limite ou bien la citoyenneté d’origine, est en théorie éligible, et peut devenir président de la République.
La pratique, bien sûr, est toute autre. Impossible de s’en aller quêter la suffrage populaire si l’on n’est pas déjà un vieux routier de la politique, si l’on ne peut compter sur le soutien et l’aide d’appareils de propagandes efficaces comme le sont des partis comme le FLN, le RND, ou bien le PT.
Le nerf de la guerre compte également pour beaucoup dans ce genre d’aventures. Enchainer les meetings, en sillonnant les quatre coins du pays, flanqué d’une armée d’aides et d’adjoints, cela nécessite une bonne dose d’énergie, ainsi qu’une trésorerie plus que conséquente.
Il en va de même pour les dizaines de milliers d’affiches, de dépliants et de flyers à coller et à distribuer partout, jusque dans les coins les plus reculés du pays. Passons aussi sur ces autres équipes, bien rôdées et bien disciplinées, chargées de vous faire franchir l’étape la plus difficile de cette avant-course, collecter 60.000 signatures authentiques, et dûment authentifiées par l’administration.
J’en arrive ainsi au coeur de mon sujet. Les candidats qui ont les moyens de faire partie de l’aventure au lendemain du 3 mars prochain se comptent très certainement sur les doigts d’une ou de deux mains. La plupart d’entre eux font encore montre d’une certaine indécision, quand il ne s’agit pas véritablement d’une défiance clairement affichée.
Il en est ainsi pour le FFS, et très certainement le RCD. Louisa Hanoune, qui fait mine d’hésiter, devrait pour sa part se décider à se lancer dans la bataille. Elle a toujours mis à profit ce genre de joutes électorales pour attirer de nouveaux militants, porter aussi loin que possible la voix de son parti, et en renflouer les caisses, une fois remboursés par l’Etat certains des frais engagés. Les candidats qui ont véritablement les moyens d’accéder à la magistrature suprême, eux, ne sont que deux ou trois.
Ceux-là n’affichent leurs ambitions et leurs intentions qu’au tout dernier moment. Sollicité de toutes parts, le chef de l’Etat a de la sorte toutes les chances de rempiler. L’entretien qu’il vient d’accorder au bureau d’étude OGB vient démontrer qu’il suit de très près les affaires internes et externes au pays, et qu’il est déjà en train de dessiner une stratégie afin de permettre au pays de franchir victorieusement le cap difficile dans lequel il se trouve à cause de la brusque chute des cours du pétrole.
Face à lui, on trouve surtout des critiques haineuses, vaguement insultantes, mais presque jamais de contre-propositions concrètes et viables. Or, s’opposer pour s’opposer ne constitue pas un programme en soi. C’est dans ce sens que j’appréhende, par exemple, la candidature de Mokri, cet homme nourri pendant des années aux mamelles du système, et qui fait mine à présent de découvrir les vertus de l’opposition, sans pour autant en accepter les travers.
Je passe aussi sur ces » non-candidats « , ou » candidats « , qui n’ont d’existence qu’à travers les réseaux sociaux pour les uns, et certains médias pour les autres. Sans aucun ancrage au sein de la société, ils font illusion, car ils font beaucoup de bruit, à l’image de tous les tambours vides et/ou pleins de vent.
M. A.
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