Alertées, les unités sécuritaires spécialisées ont été dépêchées sur les lieux accompagnées du délégué général à la protection de l’enfance et de cinq psychologues spécialisés. Ils ont trouvé 42 enfants entre 10 et 18 ans, de même que 27 adultes âgés entre 18 et 35 ans, résidant ensemble dans les mêmes locaux, jour et nuit. Ce alors que la loi n’autorise aucun internat dans le pays.
L’affaire de la présumée «école coranique» de Regueb abritant 42 enfants dans des conditions déplorables, dévoilée par la chaîne Al Hiwar Ettounsi dans l’émission de Hamza Belloumi, «Les 4 vérités», s’est légitimement élevée au niveau d’une vigoureuse mobilisation nationale des parents et associatifs, ainsi que des institutions publiques, pour mettre un terme aux multiples malentendus qui entourent l’éducation et la prise en charge des enfants en bas âge.
Et il faut dire qu’il s’agit là d’une «expérience» nouvelle, puisqu’il est question d’un internat abritant, dans le même espace, des mineurs et des adultes, et que les pensionnaires sont, au même moment, des élèves en apprentissage coranique – à vérifier – et des employés non déclarés dans les domaines de l’agriculture et le bâtiment, dont 42 mineurs. Sans compter que ces enfants ont interrompu leur apprentissage scolaire du fait de leurs parents, ce qui est strictement interdit et puni par la loi.
Le ministère de l’Intérieur indique qu’il s’agit d’une association coranique suspecte active dans la délégation de Regueb dans le gouvernorat de Sidi Bouzid.
L’affaire est maintenant entre les mains de la justice et fait l’objet d’un intérêt spécialisé de la part de différentes institutions nationales dont l’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes et le Délégué de la protection de l’enfance.
Alertées, les unités sécuritaires spécialisées s’étaient dépêchées sur les lieux, le 29 janvier 2019, accompagnées du délégué général de la protection de l’enfance et de cinq psychologues spécialisés. Ils ont trouvé 42 enfants entre 10 ans et 18 ans, de même que 27 adultes âgés entre 18 et 35 ans, résidant ensemble dans les mêmes locaux, jour et nuit. Ce alors que la loi n’autorise aucun internat dans le pays.
Il s’agit d’un internat dépourvu des moindres conditions de sécurité et d’hygiène. Sans oublier les témoignages de maltraitance et les maladies constatées chez une partie des enfants (Asthme, poux, gale…).
Après consultation du ministère public, les enfants ont été pris en charge dans un centre d’intégration et de soutien psychologique. Le propriétaire de l’établissement en cause a été mis en détention pour traite de personnes, exploitation économique d’enfants et violence. En plus de la suspicion d’appartenance à une organisation terroriste ou de connivence avec elle, dont la justice se chargera.
Les réactions contre la laideur du tableau et les risques de ce type de projet, à de multiples niveaux, enregistrées ont été riches en mises en garde contre le terrorisme, l’apprentissage du takfirisme et la dénaturation du texte coranique en tant qu’œuvre divine sacrée cohérente.
Parmi les réactions, celle de Afek Tounès. Le parti a fait état de son inquiétude sur cette affaire, appelant la justice à sanctionner fermement les coupables, tout en rappelant ses appels répétés en vue de mettre en place un cahier des charges dirigé contre le fléau des crèches et des jardins d’enfants anarchiques. Et d’inviter l’ARP à procéder à l’adoption du projet de loi qui dort dans les tiroirs. Enfin, Afek Tounès souhaite voir le gouvernement renforcer le contrôle des jardins d’enfants anarchiques.
En face, des parents présumés des enfants qui étaient retenus dans cet internat illégal ont manifesté, hier. De même qu’ont été exprimées des positions défendant le bien-fondé et la légitimité de tels établissements présumés coraniques.
Aux dernières nouvelles, hier, alors qu’un attroupement attribué aux parents des enfants qui avaient été retenus dans cet internat illégal, scandait : «libérez nos enfants» et gesticulait en défendant la légitimité de cette «école coranique», le médecin légiste de l’hôpital Charles Nicolle, à Tunis, a confirmé des suspicions d’agressions sexuelles subies par les enfants.