Je tenais à rendre hommage à la vie de lutte de Josette Audin, pour faire reconnaître l’assassinat de son mari, militant communiste et anticolonialiste.
Ce jeune professeur de mathématiques, engagé pour l’indépendance de l’Algérie, avait été arrêté en 1957 chez lui au petit matin. Emmené en prison, il est alors torturé à l’électricité, et tué par les soldats du sinistre général Aussaresses.
Maurice Audin était devenu le symbole de la violence coloniale en Algérie, et un héros du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Son épouse passera sa vie à tenter de faire reconnaître la responsabilité de la France dans cet assassinat, et à démonter la version officielle d’une évasion suivie d’une disparition inexpliquée.
Il lui faudra attendre 2014 pour une première reconnaissance par le Président Hollande que Maurice Audin était mort en détention. Puis enfin 2018, avec la reconnaissance par le Président Macron de la responsabilité de l’État dans cet assassinat. 61 ans de batailles, qu’elle a menées avec une résolution infaillible, un courage qui forçait l’admiration.
Malheureusement, elle n’aura pu voir se réaliser son dernier espoir : que l’on retrouve le corps de son mari et qu’on élucide les circonstances exactes de l’assassinat. J’avais eu l’honneur de la recevoir à Tremblay-en-France en 2014 pour l’inauguration de l’esplanade Maurice Audin, au Centre-Ville. Josette Audin nous a quittés ce samedi 2 février à l’âge de 87 ans.