Assia Bensalah Alaoui
Allée des Princesses, Souiss
Rabat, Maroc
Rabat, le 23 Novembre 2008
SE Monsieur Abdelaziz Bouteflika
Président de la République Algérienne Démocratique et PopulaireAlger
Monsieur le Président,
Cher Frère,
Mes sœurs mes enfants et moi-même sommes très touchés par la chaleur de ta lettre, un réconfort précieux dans ces moments de grande tristesse.
Nous étions certes préparés à cette perspective, mais le départ définitif d’une maman est un terrible arrachement, que l’on ressent comme une amputation.
La seule consolation, combien dérisoire, est qu’elle n’a pas souffert. Une seule nuit en clinique et au petit matin une crise cardiaque l’a emportée.
Elle, qui avait si peur de la mort, ne s’est pas vue partir…
Cette grande dame, qui était au cœur du pouvoir, en connaissait en fine « politique » tous les ressorts et d’abord les limites. Analphabète mais d’une intelligence exceptionnelle, elle chérissait par dessus tout le savoir, la culture, l’art de vivre. C’est les capacités que confère le premier et le goût pour les seconds qu’elle s’est évertuée à nous faire acquérir. Comment l’en remercier ! Veuve à 29 ans d’un « Caid/ Pigmalon » hors normes, elle tenait à faire de ses filles, les « fils » qu’elle n’a pas eus. « WLIDI » Mon fils, comme elle aimait t’appeler du haut de l’affection qu’elle te portait, et des conseils tous faits de bon sens qu’elle s’autorisait à dispenser, c’est ce possessif qui peut-être lui a manqué le plus. Elle va laisser un vide immense à la hauteur de ce que toute la famille lui doit.
Merci encore de t’associer à notre douleur et de mesurer l’ampleur de cette perte.
Puisse dieu préserver ta maman et lui prêter longue vie et te garder en bonne santé.
Amitiés et affections
Assia