Louis Moulin| 20 janvier 2019
Le Chibani de Malakoff, immigré arrivé d’Algérie pour « reconstruire la France, n’est plus
MOHAND DENDOUNE, QUI A PRÊTÉ SES TRAITS À CETTE ŒUVRE BIEN CONNUE DES HABITUÉS DU PÉRIPHÉRIQUE, EST DÉCÉDÉ VENDREDI. SON FILS, LE JOURNALISTE NADIR DENDOUNE, LUI AVAIT RENDU HOMMAGE DANS UN FILM ET UN LIVRE.
Deux mains qui ajustent une cravate, une bouche qu’on devine prête à sourire surmontée d’une moustache et des yeux désormais à jamais clos. « Le Chibani », fresque de l’artiste Vince qui habille depuis 2016 un immeuble de Malakoff, est bien connu des automobilistes qui passent à hauteur de la porte de Châtillon, sur le périphérique.
La voilà orpheline de son modèle : Mohand Dendoune, le vieil homme qui lui a prêté ses traits, s’est éteint vendredi matin au seuil de ses 91 ans.
« Avec cette fresque, mon père est éternel, souffle son fils, le réalisateur et écrivain Nadir Dendoune. Et à travers lui, c’est à tous les chibanis que l’on rend hommage, tous ces autres papas qui ont fait preuve de courage en quittant leur pays, des gens que l’on a très peu mis en avant… Cette fresque est pour eux tous, elle ne nous appartient plus. »