Hier, s’est ouvert le Forum économique de Davos. Un rendez-vous incontournable qui donne le pouls de l’état économique du monde et qui dessine les perspectives à venir pour les peuples de la planète. C’est aussi une opportunité pour les pauvres de ce monde d’interpeller les grands de la planète sur les difficultés et les misères qui touchent de larges régions de la terre, comme c’est la meilleure tribune pour les grands de ce monde de défendre leur politique et leur conception d’un monde meilleur ultra libéral et mondialisé.
Jusque là, le portrait peut paraître bien idyllique et donne cette impression (fausse d’ailleurs) que le monde est un et indivisible et qu’il fait front à des crises économiques et financières successives qui menace toute la planète et ses peuples.
Mais voilà que ce forum de Davos vient au lendemain de révélations ahurissantes de l’ONG Oxfam qui affirme que 26 milliardaires détiennent autant que la moitié la plus pauvre du monde, c’est à dire 3,8 milliards de personnes dans un monde qui compte un peu plus de 7 milliards d’individus.
26 personnes, donc, ont plus d’argent que 3,8 milliards autres personnes. Le constat est effarant et renseigne sur les inégalités qui rongent le monde d’aujourd’hui. Car il est connu que plus une catégorie s’enrichit et plus une autre s’appauvrit. Une aberration pourtant défendue par un capitalisme sauvage qui ne reconnaît que les plus forts et ne trouvent aucune excuse aux pauvres qui n’ont que ce qu’ils méritent, car le monde est ainsi fait aujourd’hui. Il n’y a plus de place pour ceux qui ont été écrasés et jetés dans l’oubli des décennies durant.
Ces nantis de pays qui ont spolié, pendant des siècles, les richesses des plus pauvres ont amassé aujourd’hui des fortunes colossales qui leur permettent de créer des monstres égoïstes qui détiennent entre leurs mains le destin de milliards de personnes qui ne pèsent rien face à leur richesse et leur opulence.
Et au-delà du simple fait de cette flagrante injustice dans les fortunes, il y a encore plus grave, puisque les puissants pays de ce monde peuvent se permettre de mener toutes les politiques qu’ils désirent envers les pays du Sud. Et là encore, les exemples ne manquent pas, ne serait-ce que dans notre région arabe où des pays comme l’Irak, la Libye, la Syrie ou le Yémen n’ont pas fini de payer un lourd tribut à cause des ingérences de Paris, Washington ou Londres.
Par Abdelmadjid Blidi