Tirs croisés sur la Françafrique

La France est sous un double feu. Le premier provient du Sénégal, où Macky Sall assure le service de tour.

En effet, l’ex ministre de l’Energie et du développement des énergies renouvelables, du Sénégal, Thierno Alassane Sall, limogé en mai 2018 n’a pas mâché ses mots en parlant de l’Elysée. C’est Paris qui se trouve derrière son limogeage dans le but de s’offrire un juteux contrat sans passer par le tri de la commission d’experts.

«La France a fait pression sur le Sénégal pour obtenir l’exploitation du pétrole et du gaz. Je ne peux pas signer un document où la compagnie française Total qui était en 5ème position pour acquérir le marché, selon les experts, devienne subitement le numéro 1 après des pressions sur le président Macky Sall»,a affirme Thierno Alassane Sall dans une déclaration à la presse sénégalaise.

Le deuxième tir vient de Rome, où deux ministres ont utilisés des mots très durs pour dénoncer la politique française en Afrique.

Matteo Salvini et Di Maio ont aussi accusé la France de pousser les citoyens africains à la recherche des moyens de fuir la misère et rejoindre l’Europe.

Luigi Di Maio avait souhaité dimanche que l’Union européenne prenne « des sanctions » contre les pays qui, à commencer par la France, sont selon lui à l’origine du drame des migrants en Méditerranée en les « faisant partir » d’Afrique.

« Si aujourd’hui il y a des gens qui partent c’est parce que certains pays européens, la France en tête, n’ont jamais cessé de coloniser des dizaines de pays africains », a insisté M. Di Maio, également ministre du Travail et du Développement économique.