Maroc: Profils recherchés par l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES)

ROYAUME DU MAROC

Profils recherchés par l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES)

28 janvier 2008

Ce document définit les postes et les profils de l’Institut Royal des Etudes Stratégiques. Les caractéristiques communes à tous les profils recherchés sont les suivantes :

– Intérêt pour la prospective

– Compétence affirmée dans une discipline faisant partie du champ d’analyse de l’IRES et capacité à appréhender d’autres disciplines

– Compétences rédactionnelles prouvées

– Multilinguisme (arabe, français, anglais)

– Expérience confirmée dans l’analyse des données

– Sens des responsabilités

– Ouverture d’esprit et sens de la communication

1. Directeur général-adjoint

Le directeur général-adjoint assiste le directeur général dans toutes ses missions et assure son intérim en cas d’absence. Il est responsable, sous l’autorité du directeur général, en particulier de la veille stratégique et de la mise en œuvre du système national de prospective.

Sa mission, polyvalente, est celle d’un gestionnaire et d’un animateur de projets qui accomplit dans l’Institut des missions de conseil, voire d’expertise quant à son organisation et à son fonctionnement.

Les caractéristiques générales du directeur général-adjoint sont les suivantes : une formation de grande qualité, une expérience reconnue, une faculté d’anticipation, une force de proposition et une capacité à diriger et à dynamiser les équipes.

2. Direction de la production scientifique

La direction de la production scientifique est chargée de l’élaboration des rapports, études, notes et ouvrages de l’Institut.

Ses missions incluent l’élaboration du programme scientifique, l’animation et l’encadrement du personnel scientifique de l’Institut ainsi que la conduite et la coordination des études et des travaux de recherche et d’analyse prospective.

2.1. Directeur de la Production Scientifique

Le directeur de la production scientifique est chargé de concevoir et de coordonner des recherches sur un plan aussi bien prospectif que stratégique.

2. Ses fonctions incluent la maîtrise de la problématique scientifique des pôles et du programme de recherche annuel, sa contribution à l’élaboration de ce dernier, l’animation et l’encadrement des compétences scientifiques de l’Institut, la négociation des moyens, le dialogue avec les
utilisateurs et la valorisation des travaux. Il rédige les termes de référence des études ordonnées à l’IRES par Sa Majesté Le Roi ou figurant dans le programme de travail de l’Institut.

En termes de formation, le profil est celui d’un docteur en sciences sociales, de préférence historien évolutionniste ou politologue. Une pratique de plusieurs années de la recherche finalisée, au Maroc ou à l’étranger, serait appréciable. Idéalement, une habilitation à diriger des recherches, une contribution significative au développement et à la diffusion d’approches nouvelles dans un des domaines concernés et une bonne connaissance de la communauté scientifique marocaine et
internationale seraient autant d’atouts.

En termes d’aptitude, le candidat doit faire preuve d’une compétence prospective manifeste, d’une motivation pour l’intérêt général de son pays, d’une forte implication personnelle dans le développement des activités (insertion dans des groupes de réflexion internationaux…), d’une capacité d’initiative, de créativité et de production personnelles, d’une aptitude à la communication écrite et orale et d’un intérêt pour les nouveaux outils technologiques d’accès à la connaissance et de traitement de l’information.

En outre, il doit être capable de concevoir et de mener à bien des projets de recherche en partenariats national et international.

2.2. Chercheurs

Il est difficile de distinguer les chercheurs des prospectivistes dans la mesure où ces derniers sont souvent des chercheurs qui ont ensuite évolué vers la prospective. D’où l’intérêt de cette caractérisation idéale des deux profils.

En ce qui concerne les chercheurs, ils doivent tous avoir en commun les éléments suivants : un doctorat quelle que soit la discipline ; des références multiples en matière de recherche ; le goût du futur et un sens inné de l’attitude prospective ; un esprit curieux, critique, à la fois passionné par la recherche et convaincu de la nécessité de son opérationnalité. Enfin, la maîtrise des outils bureautiques et informatiques est incontournable.

La première génération de ces chercheurs doit justifier d’une ancienneté minimale d’une dizaine d’années (senior).

Cinq profils spécifiques apparaissent nécessaires : ce sont les spécialistes de chacune des disciplines suivantes qui contribuent à l’analyse STEEP des questions stratégiques (société, technologie et science, économie, environnement, politique).

Economie

Doctorat en économie ou diplôme d’ingénieur économiste obtenu dans une université ou une école réputée ; connaissance approfondie de l’économie nationale et internationale ; maîtrise des techniques statistiques et des outils d’analyse économique et d’économétrie ; esprit curieux et intuitif ; capacité à travailler à la fois seul et en réseau ; qualités de
communication.

Société

Doctorat ou agrégation de sciences sociales éventuellement ; intérêt profond pour les problèmes de société contemporaine tout en étant capable de prendre de la distance et d’utiliser des méthodes scientifiques pour fonder ses analyses et orienter son activité ; connaissances en mathématiques et statistiques, grande rigueur logique ; intuition, aptitude à donner du sens à des faits encore mal connus ; capacité à conduire des analyses qualitatives proches de l’anthropologie et de l’ethnologie et fondées sur l’histoire des individus, des groupes sociaux ; aptitude à avoir une réflexion anticipatrice et stratégique tournée vers l’action.

Sciences

Formation supérieure de haut niveau (doctorat en sciences exactes ou naturelles ou diplôme de doctorat d’ingénieur) + option « journaliste et scientifique » ; expérience dans les champs d’application nouveaux ; capacité à s’intéresser au développement des technologies de l’information, des nanotechnologies, des biotechnologies et des progrès des sciences de la vie de façon générale.

Politique

Doctorat en sciences politiques avec une double orientation intérieure (base) et politique internationale (complément) ou d’une école de renommée internationale ; connaissance du politique national et des grandes questions relatives aux internationales.

Environnement et développement durable

Doctorat en sciences sociales avec spécialité en développement durable ; compétences scientifiques et techniques ; maîtrise des problématiques
liées à l’environnement au Maroc et dans le monde (région euro-méditerranéenne notamment).

Un géographe ayant un master sciences de l’Homme et de la société, option sociologie (migration, villes, dynamiques sociales) ou études urbaines (dynamiques sociales, aménagement urbain, gestion des territoires) pourrait peut-être se substituer à ce profil, avec une formation complémentaire en développement durable.

2.3. Prospectivistes

La prospective est la discipline qui permet de réfléchir aux conséquences des tendances en cours, de détecter les ruptures et les signaux faibles, les opportunités et les menaces. Elle est donc complémentaire de la recherche et se différencie notamment sur un point : les chercheurs pratiquent plutôt l’analyse tandis que les prospectivistes pratiquent essentiellement la synthèse.

Compte tenu du faible nombre de diplômés en la matière, il est souhaitable de distinguer deux profils : celui du chercheur qui est amené à faire de la prospective dans le cadre de son activité de recherche (dans ce cas, on retiendra le profil de chercheur tel que décrit ci-dessus qui sera ensuite complété par des formations professionnelles en prospective) et celui du prospectiviste, qualifié comme tel par ses diplômes et son activité professionnelle (dans ce cas, on prêtera plus d’attention à l’origine de son diplôme en prospective qu’à la provenance de ses autres diplômes).
Dans cette dernière catégorie, trois profils relativement distincts sont nécessaires : l’épistémologue, le prospectiviste « national » et le prospectiviste « international ». Deux ou trois personnes dans chacun de ces profils seraient nécessaires. Viendront les compléter des prospectivistes hybrides, plus
orientés vers des problématiques spécifiques (développement durable, sciences et technologies…).

Epistémologue

C’est le spécialiste de la discipline prospective, tant en ce qui concerne ses concepts que ses méthodes. Prospectiviste professionnel expérimenté, il est le référent en termes de qualité prospective des productions de l’Institut. Les méthodes à employer pour une étude donnée sont choisies avec lui et les résultats obtenus sont vérifiés par lui. Il a la responsabilité de la construction et du développement de la capacité prospective de l’Institut.

Il est en charge du « branchement » de l’Institut sur les réseaux internationaux de prospective et de son intégration dans la communauté internationale de la prospective. A ce titre, il participe aux événements de cette communauté et publie des articles dans les revues idoines. Il fait connaître les travaux et les réflexions de l’Institut tant pour en assurer la promotion que pour établir ses propres réseaux de fourniture d’information prospective et de capacity-building.

Enfin, il détecte et transmet au sein de l’Institut les « concepts avancés » (théorie de la convergence, énergie durable, empowerment…).

Doctorat en prospective de Paris, Rome, Hawaï ou Melbourne. Bonne connaissance théorique et pratique de la prospective ; curiosité, intuition ; sens du temps long ; communicant ; bonnes relations interpersonnelles.

Une 3 ème langue étrangère est souhaitée : espagnol, russe ou mandarin.

Environ 40-45 ans.

Prospectiviste spécialisé sur l’international

Il s’intéresse aussi bien à la géopolitique et à l’économie mondiale qu’aux grands enjeux internationaux.

Il est au courant de tout ce qui se passe d’important dans le monde et dans la région euro-méditerranéenne en particulier et sait détecter ce qui peut être stratégique pour le Maroc et à quel horizon. Il communique ses informations sous forme d’alertes qui remontent rapidement la ligne
hiérarchique ou sous forme de rapport d’étonnement. Suite à ses alertes, il peut être amené à approfondir tel ou tel sujet.

Doctorat ou DESA en sciences politiques option relations internationales + formation en prospective. Plusieurs années d’expérience dans la fonction.

Consciencieux, intuitif, vérifiant systématiquement ses sources, esprit critique mais constructif. Environ 40-45 ans.

Prospectiviste spécialisé sur le Maroc

Il effectue le même travail que le précédent mais son champ d’action est limité au Maroc, même s’il déborde nécessairement sur les pays voisins. Il recense toutes les informations prospectives qui peuvent émaner du pays, encourage des partenaires potentiels ou interlocuteurs institutionnels à en produire d’autres et établit ses propres prospectives sur la base des diagnostics réalisés à l’Institut ou ailleurs.

Doctorat ou diplôme d’ingénieur ou DEA (quelle que soit la discipline de base) + formation à la prospective. Mêmes qualités que le prospectiviste spécialisé sur l’international mais avec encore plus de distance critique et d’esprit constructif compte tenu des risques de subjectivité. Environ 35-40 ans.

3. Direction du Développement

3.1. Directeur du développement

Le directeur du développement est chargé de la communication institutionnelle et événementielle, destinée à promouvoir l’image de l’Institut à l’extérieur. Il a pour attributions la dissémination des travaux de l’Institut et l’éducation à la prospective à travers la mise en place d’une compétence éditoriale et la mise à jour du site internet.

Le directeur du développement est également chargé de la gestion des relations avec les médias. Il assiste le directeur général dans la mise en œuvre de la politique de partenariat.

Son profil est celui d’un public relation qui connaît bien le milieu des médias et les organismes ayant des activités similaires à l’étranger. Il doit être relativement mobile. Une longue expérience dans des fonctions analogues est requise.

3.2. Le communicant

Sa mission est triple :

• Publicitaire : Il rédige les documents de présentation de l’Institut et élabore une charte graphique percutante

• Lobbyiste : Il assure la promotion de l’Institut grâce à ses réseaux dans le monde des médias.

• Evénementialiste : Il gère les relations avec les médias en organisant des contacts réguliers, en rédigeant et diffusant des communiqués de presse et en organisant des manifestations de type « points presse ».

Il est de préférence un publicitaire ou un journaliste de formation avec une bonne qualité de rédaction et un sens de la formule. Il est souhaitable qu’il ait déjà travaillé dans un organisme où le rôle de la communication est particulièrement important afin de bénéficier de son expérience. Environ 35-40 ans.

73.3. Secrétaire de rédaction

Efficace, compétent, rapide et diplomate, le secrétaire de rédaction doit posséder des qualités d’orthographe et de syntaxe évidentes, une bonne culture générale ainsi qu’un sens des relations et du travail d’équipe.

De préférence, 5 ans d’expérience professionnelle dans un poste similaire.

3.4. Prospectiviste « éducation au futur »

Sa mission est de diffuser la connaissance prospective au Maroc à travers :

• la publication d’une ligne d’ouvrages de prospective.

• la création d’événements à vocation de sensibilisation à la prospective (colloques, séminaires, conférences…).

• la promotion de formations à la prospective, en partenariat avec les universités.

Doctorat en sciences de l’éducation qui pourra être complété ultérieurement par une formation à la prospective ; passionné, convaincu et convainquant ; bonnes capacités rédactionnelles ; prise de parole facile et élocution simple ; charismatique ; mobilité et disponibilité ; pédagogie.

Environ 35-40 ans.

4. Direction des Ressources

4.1. Directeur des Ressources

Il gère les ressources humaines et les moyens généraux de l’Institut. Sous sa responsabilité, les tâches suivantes sont réalisées :

• administration générale, à savoir la gestion des ressources humaines, des affaires juridiques et financières et des moyens logistiques ;

• maintenance et développement du parc informatique ainsi que des bases de données ;

• gestion du centre documentaire

Le poste de directeur des ressources possède une dimension juridique : il centralise et valide l’ensemble des contrats établis par l’Institut car, c’est à lui que revient la charge des relations avec les services fiscaux, les prestataires et, plus généralement, les partenaires avec lesquels existe un lien contractuel. Le cas échéant, il traite le règlement des contentieux.
Bac+5, de type sciences politiques, option économie/finance ou grande école de commerce. Une expérience professionnelle, de préférence dans le service public ou semi-public est privilégiée. Sens de la rigueur et de l’animation des équipes. 45-50 ans.

4.2. Pôle « administration générale »

Adjoint ressources humaines

L’adjoint ressources humaines exerce ses responsabilités au niveau de la gestion du personnel, de l’hygiène, de la sécurité et des conditions de travail, de la formation, des relations sociales et du management social.
Il doit faire preuve d’une bonne connaissance du fonctionnement d’une carrière, d’un intérêt manifeste pour la communication, de grandes qualités relationnelles et d’un esprit inventif. Environ 35-45 ans.

4.3. Pôle « informatique et réseaux »

Il est composé de trois postes : un ingénieur réseaux, un spécialiste bases de données et un assistant technique de réseaux ; le reste de l’informatique étant sous-traité à l’extérieur.

Essentiel pour le montage de l’IRES, ce pôle est déjà pourvu.

4.4. Pôle « centre de ressources »

Il réunit tous les fournisseurs internes d’information : documentalistes, vigies… La logique de ce pôle est de concentrer dans un même lieu l’ensemble des ressources informationnelles, que ce soit sur support papier ou électronique, que l’information provienne de l’intérieur ou de l’extérieur. C’est donc un lieu de mémoire physique de l’Institut.

En plus de l’info-manager qui a été recruté, du veilleur documentaire et du statisticien qui sont en cours de recrutement, ce pôle comprend un knowledge manager.

Knowledge manager

Le knowledge manager (gestionnaire des connaissances) recense les compétences, les expériences et le savoir-faire de l’Institut dans une base de données, constamment tenue à jour afin qu’il n’y ait pas de déperdition lors du départ éventuel de personnes qualifiées.

En plus du savoir-faire technologique, le gestionnaire des connaissances doit avoir des compétences dans le domaine de l’intelligence artificielle, du data mining et data warehouse, de la gestion des bases de données, des technologies et applications internet, intranet et extranet. Rigueur et méthode ; esprit d’analyse et de synthèse ; facultéd’écoute et d’expression ; qualités relationnelles et goût du travail en équipe ; savoir expliquer et valoriser son métier.

Master économie et management de l’information et de la connaissance par exemple ou diplôme d’informatiste spécialisé (bac+6) de l’Ecole des Sciences de l’Information. Environ 30-35 ans.

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