Les autorités marocaines ont lancé la boule. Ils sont prêts à accepter que le premier ministre israélien séjourne au Maroc si les américains lèvent le pied dans la pression qu’ils exercent sur les parties en vue de résoudre le conflit quadragénaire du Sahara marocain.
Selon la même boule, des sources fiables marocaines font part d’une visite du Premier ministre israélien au Maroc en mars prochain, au cours de laquelle Benyamin Netanyahu entend présenter sa « médiation » entre Rabat et le conseiller américain à la Sécurité nationale sur la question du Sahara. En d’autres termes, Rabat est prêt à faire ce cadeau à John Bolton à condition qu’il adopte une position favorable au Maroc ou, du moins, mettre fin à la menace de bloquer le financement de la MINURSO s’il n’y a pas de progrès dans les négociations entre les parties.
Selon le site PressTV, le quotidien arabophone « Rai al-Youm a décrit un « très grave signal » lié à l’annonce par le Premier ministre israélien de vouloir se rendre au Maroc jouer la médiation entre ce pays et le conseiller américain à la Sécurité nationale John Bolton (un républicain de droite proche d’Israël) sur la question du Sahara Occidental ».
Ce qui est pour Raï-Alyoum « un projet pour faire sur le Maroc dans le cadre du dossier du Sahara eet le contraaindre ainsi, finalement, à normaliser avec Israël et accepter le deal du siècle », n’est en réalité qu’un message subliminal envoyé au locataire de la Maison Blanche pour l’amener à explorer la piste d’une solution au conflit sahraoui en échange de la reconnaissance officielle de l’État d’Israël.
Selon PressTV, « l’imminente visite de Netanyahu au Maroc avait été déjà évoquée par des sources marocaines. Parmi d’autres, le média Le site Info a écrit que des contacts avaient lieu entre le cabinet de Netanyahu et plusieurs responsables marocains dans l’objectif de recevoir le Premier ministre israélien après la visite du pape François au Maroc, prévue les 30 et 31 mars prochain. Netanyahu devra être accompagné de trois rabbins, selon cette source ».
Le bras de fer entre Rabat John Bolton continue. La nomination d’Ahmed Charai comme membre du Conseil d’Administration de l’International Crisis Groupe se situe dans le cadre d’une offensive visant à faire que les américains changent d’avis et acceptent d’imposer une solution basée sur la proposition marocaine d’une autonomie élargie.