« Si la presse d’État hexagonale opère une stricte censure sur l’ampleur des violences du régime contre les Gilets Jaunes, il n’en va pas de même pour l’opinion publique internationale. Celle-ci commence à sérieusement s’interroger sur l’évolution de la situation en France et plus particulièrement vis-à-vis de l’attitude du gouvernement face au peuple.
Aux USA, l’agence de presse « Bloomberg » estime désormais que « Poutine, à côté de Macron, a l’air d’un tendre ». Dans une tribune parue sur Bloomberg, Leonid Bershidsky – un journaliste russe très critique du Kremlin exilé en Allemagne – titre « Poutine a l’air d’un tendre à côté de la réponse de Macron aux Gilets Jaunes » (source).
Ce qui choque particulièrement l’éditorialiste, basé à Berlin, ce sont les mesures répressives annoncées par l’Etat Français. « Même en Russie, cependant, la police ne peut pas simplement mettre quelqu’un sur une liste d’interdiction de manifester publiquement. Et se couvrir le visage, même durant une manifestation devenue violente ayant entraîné des dommages pour des personnes ou des biens, n’est punissable que d’une peine maximum de 4,000 euros et de 20 jours de prison.
Le projet français – avec une peine d’amende de 15,000 euros et un an de prison – est beaucoup plus dur » écrit Leonid Bershidsky. « Le régime de Poutine fait beaucoup d’efforts pour éviter les accusations d’arbitraire qui sont inévitables quand la police décide de qui est autorisé à manifester de qui ne l’est pas. Et s’il veut empêcher les manifestants de dissimuler leur identité, il ne mettra jamais en prison quelqu’un pour avoir porté une écharpe afin d’éviter l’effet du gaz lacrymogène, quelque chose qui pourrait bien devenir la règle si le projet français devient réalité » souligne encore le journaliste.
Ces analyses, qui tranchent avec le lourd silence imposé par la presse d’État hexagonale, sont particulièrement frappantes. La presse américaine est connue pour régulièrement dénoncer, en des termes très durs, la Russie de Vladimir Poutine. Qu’un de ses critiques en viennent à trouver le président russe plus libéral que Macron en dit long sur la fuite en avant du régime en France. »