Le Porte-parole du gouvernement français accuse les gilets jaunes d’être « engagés dans un combat politique pour contester la légitimité du gouvernement et du président de la république. »
AA/France/Fawzia Azzouz
Le porte-parole du gouvernement français, Benjamin Griveaux a déclaré vendredi au cours d’une conférence de presse, à Paris que le mouvement des gilets jaunes est « devenu le fait d’agitateurs qui veulent renverser le gouvernement ».
Griveaux s’est exprimé ainsi depuis l’Elysée, au terme du premier conseil des ministres de l’année 2019.
« Nous devons aller plus loin dans le changement, être plus radicaux dans nos méthodes » a reconnu le porte-parole du gouvernement avant de se livrer à un mea culpa concernant la stratégie politique engagée jusqu’à présent.
Il a estimé qu’une partie de la France, souvent « assignée à une condition sociale, assignée à résidence » s’est soulevée pour n’avoir « pas connu de changements suffisamment substantiels et concrets dans leur vie de tous les jours ».
Après ce constat d’erreurs politiques, il a déclaré que le gouvernement veut « aller au bout des envies de changement des français ».
Il accuse toutefois les gilets jaunes d’être « engagés dans un combat politique pour contester la légitimité du gouvernement et du président de la république. »
« Ceux qui appelaient à débattre ne veulent pas participer au grand débat national » voulu par le chef de l’Etat, a-t-il enfin fustigé.
Pour rappel, le mouvement des gilets jaunes est né le 17 novembre dernier en protestation contre la hausse des prix des hydrocarbures en France, mais les revendications se sont largement étendues.
C’est désormais le pouvoir d’achat des français qui est au cœur de la mobilisation. Depuis le début du mouvement, des milliers de manifestants protestent chaque samedi de manière massive contre la politique d’Emmanuel Macron.
Un bilan provisoire du ministère de la justice indique que 216 manifestants ont été placés en détention entre le 17 novembre et le 17 décembre.
Le dernier bilan officiel, émis par le ministère de l’intérieur à la mi-décembre, faisait état de 4523 interpellations dont 4099 ont conduit à un placement en garde à vue.
Parallèlement à cela, 48 enquêtes ont été ouvertes pour des faits de violences policières dont certaines ont conduit à des blessures graves. Des manifestants ont eu des mains arrachées par des grenades lacrymogènes lancées par la police et d’autres ont été éborgnés par des tirs de flashball.
A noter également que dix personnes ont perdu la vie en marge de ces protestations dont une octogénaire de 80 ans touchée au visage par une grenade lacrymogène jetée par les forces de l’ordre alors qu’elle se trouvait sur son balcon.
Anadolu Agency