Depuis la mémorable diatribe de l’ancien chef du parti FLN, Amar Saâdani, jamais quelqu’un n’a osé trainer dans la boue l’ex tout puissant patron du DRS (Département du renseignement et de la sécurité) comme l’a fait hier l’un de ses colonels à la retraite.
Larbi Chérif a en effet lancé une charge explosive contre le général Mohamed Médiéne, dit Toufik, qu’il a accusé d’être cette fameuse «main invisible» qui fait bouger entre autres le général major Ali Ghediri.
Sur un plateau TV, le colonel à la retraite qui a longtemps servi sous les ordres de Toufik au sein du DRS, n’a pas hésité à pointer du doigt son ancien patron d’être à l’origine de la lettre adressée par le général Ghediri au chef d’état-major de l’ANP le priant d’user de son influence pour dissuader le chef de l’Etat de briguer un nouveau mandat.
Mais au-delà de cette affaire strictement politique, Larbi Chérif a porté des accusations gravissimes contre l’ex patron des services en lui imputant l’échec de l’attaque terroriste contre le complexe gazier de Tiguentourine et l’attaque contre le consulat d’Algérie à Gao.
Pour cet ex colonel qui a repris la parole, le général Toufik est responsable d’un «échec sécuritaire indiscutable».Des accusations qui rappellent curieusement celles proférées en 2013 par Amar Saâdani.
Et dans sa volonté de réduire à néant le «mythe» Toufik, le colonel Larbi Chérif est allé jusqu’à qualifier son DRS de «tonneau vide» dont les responsables ne sont que des «rentiers qui ne se soucient guère que le pays replonge dans la crise».
En revanche, il a tressé des lauriers à Gaid Salah qui «était un moudjahid» et qui, d’après lui, «ne trahira pas le président de la République». Il en veut d’autant plus que l’institution militaire «n’acceptera jamais de remettre en cause la légitimité maintenant qu’elle a quitté le terrain politique».
Larbi Chérif a également soutenu que ce qu’a fait le général de corps de l’armée Ahmed Gaïd-Salah depuis son arrivée à la tête de l’institution «n’a pas été réalisé par l’armée algérienne depuis 1962».
Tout compte fait, cette intervention décapante du colonel Larbi Chérif semble s’inscrire dans une stratégie de riposte aux écrits d’Ali Ghediri ssupposés inspirés par le général Toufik. Faut-il rappeler en effet que le communiqué du MDN indiquait déjà la cible en évoquant des «cercles occultes» qui fomenteraient une «machination» via les écrits de Ghediri qui seraient «vraisemblablement dictés par leurs mentors».
Si Gaid Salah n’a pas cité de nom, pour le colonel Larbi Chérif, ces lettres portent une signature : Celle du général Toufik. C’est dire que la riposte s’organise et tous les coups semblent permis entre des clans qui se déclarent une guerre de positions par médias interposés.
Source : L’Est Républicain Algérie