Le Front des forces socialistes (FFS) demeure « attaché » au rêve de son leader historique, Hocine Aït Ahmed, celui de l’édification d’un « Maghreb des peuples uni », a affirmé samedi à Alger, le premier secrétaire national du parti, Mohamed Hadj Djilani.
M. Hadj Djilani s’exprimait lors d’un meeting commémoratif du 3éme anniversaire de la disparition du fondateur charismatique du FFS, en présence de nombreux responsables, élus et militants du FFS, de dirigeants et de représentants de partis politiques et d’organisations syndicales tunisiens et marocains ainsi que de l’ambassadeur de Palestine en Algérie, Louai Aïssa.
Rappelant le « rêve » longtemps entretenu par le défunt Aït Ahmed, celui de l’édification d’un « Maghreb des peuples unifié », l’actuel 1er responsable du FFS a soutenu que le parti demeure attaché à cet idéal « démocratique », et qu’il est « convaincu » de la possibilité de sa concrétisation, dés lors, a-t-il argumenté, que « tout réunit » les Maghrébins sur les plans identitaire, culturel, religieux et historique.
«Le combat d’Aït Ahmed pour l’indépendance de l’Algérie n’était pas dissocié de celui d’un Maghreb uni. Notre identité nationale et notre langue amazighe étaient au cœur de son militantisme», a poursuivi M. Hadj Djilani, avant de convier les Algériens à « faire preuve de vigilance et à s’opposer aux tentatives et manœuvres visant à semer la haine, le régionalisme et la division dans leurs rangs ».
La présence des Tunisiens et des Marocains à cette rencontre en hommage à Aït Ahmed est une « confirmation de la dimension maghrébine » de ce dernier, a ajouté l’orateur, avant de noter que « sa vie entière a été une leçon en matière de nationalisme, tout comme l’a été son enterrement », réitérant, par ailleurs, l’attachement du parti aux projets d’un Consensus national et d’une Assemblée constituante, dans le cadre d’une 2éme République.
Evoquant le combat politique mené par feu Aït Ahmed pour une Palestine libre et indépendante, l’ambassadeur Louai Aïssa a rappelé que dans l’un de ses discours prononcés en Algérie après son retour d’exil, il avait convié les Algériens à ne « jamais oublier la Palestine », avant d’affirmer que son militantisme a « inspiré » les Palestiniens dans leur propre lutte contre l’occupant sioniste. « S’il peut y avoir des opinions divergentes avec celles de l’homme, en revanche, nul ne peut nier sa grandeur », a-t-il poursuivi, avant de faire le parallèle de son engagement armé contre le colonisateur français avec celui mené, plus tard, par Nelson Mandela contre le système de l’Apartheid.
Tour à tour, les dirigeants des partis et syndicats tunisiens et marocains ont été unanimes à déplorer la perte d’un homme d’ »envergure », relevant notamment son idéal pour un « Maghreb des peuples uni et démocratique ». Le secrétaire général du parti tunisien Ettakatol, Khalil Zaouia, a ainsi évoqué notamment « l’homme de convictions et très optimiste » pour l’édification de l’entité régionale alors que le premier secrétaire national de l’Union socialiste des Forces socialistes (Maroc) a estimé que le militantisme d’Aït Ahmed a « dépassé l’Algérie pour influencer l’avancée de la cause amazighe » dans son propre pays. Il a plaidé, à cette occasion, pour l’aboutissement d’un « Maghreb unifié et en mesure de faire face aux nombreux défis auxquels ses peuples sont confrontés », a-t-il argumenté, citant notamment le défi terroriste, avant d’être appuyé, dans ce sens, par le président de l’Assemblée constituante tunisienne, Mustapha Ben Djâffer.
Ce dernier ayant notamment déploré la faiblesse des échanges commerciaux intermaghrébins, réduits actuellement à seulement 3 et 5 % de l’ensemble des échanges de leurs Etats respectifs. Né le 20 août 1926 à Aït Yahia, à Ain El Hammam (wilaya de Tizi Ouzou), Hocine Aït Ahmed, est une des figures historiques de la lutte de libération nationale.
Une lutte entamée dès l’âge de 15 ans en rejoignant le Parti du Peuple algérien (PPA), dont il devint rapidement un des dirigeants les plus en vue. Grand homme politique, il fonde, après l’indépendance du pays en 1962, le FFS en 1963. Il décède le 23 décembre 2015 à Lausanne.
Son enterrement dans son village natal a été un moment historique marquant de par l’immensité de la foule de personnalités nationales et étrangères, de militants et sympathisants l’ayant accompagné à sa dernière demeure.