Algérie : L’émergence de fortunes ammassées à l’ombre d’une guerre aux civils a gangrené toutes les institutions

En panne depuis des décennies, le pouvoir algérien continue de tourner en rond. Les seules perspectives récurrentes pour le régime sont les élections locales et nationales.

Ainsi toutes les questions lancinantes qui se posent aujourd’hui à la société sont encore une fois ignorées à l’approche de l’élection présidentielle.

Les mouvements sociaux et les revendications pour une vie meilleure ne reçoivent que silence et mépris, voire répression.

Comme durant les années 60 et 70 en Amérique latine, nous vivons sous un régime autoritaire et militaire renforcé par une caste d’arrivistes oligarques de plus en plus voraces.

La libéralisation économique se traduit de plus en plus par une accentuation des inégalités sociales. L’import-import spéculatif a pris le pas sur l’investissement productif créateur de richesses et d’emploi.

Des créneaux entiers sont la chasse gardée de dignitaires du régime.

A cela s’ajoutent la corruption et les détournements qui ont permis un enrichissement inversement proportionnel à l’appauvrissement du peuple dépouillé de ses richesses.

C’est aussi cela le principe des vases communicants.

L’émergence de fortunes amassées à l’ombre d’une guerre aux civils a gangréné toutes les institutions. Nous assistons a un Etat policier renforcé de plus en plus par une dynamique oligarchique populiste.

Les réformes structurelles pour une véritable relance économique n’ont jamais eu lieu malgré la paralysie des différents secteurs.
Les institutions ne sont pas des lieux de prise en charge des besoins fondamentaux des citoyens, mais des instruments au service des détenteurs du pouvoir. Elles sont agitées à chaque fois que de besoin pour régler des questions liées à des options claniques (juridiques, sécuritaires, de répression des citoyens, rééquilibrages au sommet et récompense de la clientèle).

Nous sommes devant une situation économique et sociale des plus insupportables, avec des institutions non représentatives et les règlements des conflits par la répression.

« Nous faisons face à un pouvoir qui empêche toujours le peuple algérien de s’exhttp://librealgerie.info/2018/12/03/lemergence-de-fortunes-amassees-a-lombre-dune-guerre-aux-civils-a-gangrene-toutes-les-institutions/primer librement ; à un pouvoir déterminé à briser toute opposition et tout opposant ; un pouvoir qui n’a d’autre alternative que d’aggraver la répression ou de disparaître politiquement. » Extrait de l’adresse de Hocine Ait-Ahmed au CN du FFS réuni les 5&6 mars 2010 à Alger.

Préoccupé uniquement par ses élections et sa pérennité, le pouvoir reste inaudible à la détresse du peuple qui vit un quotidien épouvantable.

Les révoltes et les greves ne cessent de s’intensifier à longueur d’année à travers tous le territoire national.

D’une manière délibérée ou inconsciente, on ne mesure pas les risques qu’encourt le pays.

Le mépris affiché ne fait que renforcer la colère du peuple. Un point de non-retour pourrait être atteint à tout moment.

Le mécontentement généralisé sans fin à la base et les luttes acharnées persistantes au sommet font que le risque d’un effondrement violent du régime algérien est inévitable. Ce qui profitera évidemment à toutes les forces rétrogrades et antidémocratiques.

Seule une véritable démocratisation, avec la participation de toutes les forces représentatives pacifiques, peut épargner à notre pays des projets autoritaires et macabres.

Ikhlef Bouaichi

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