Algérie-Corée du Sud: Une joint-venture pour la construction de véhicules à Batna

par R. N.

Un pacte d’association a été signé, hier à Alger, entre l’entreprise algérienne privée Global Group et le groupe sud-coréen Hyundai Motor Company pour la réalisation d’une usine de construction de camions et de bus à Batna.

Le pacte d’association a été signé par le PDG de Global Group, Hassen Arbaoui, et le représentant de Hyundai Motor Company, Donho Choi, en marge du 5e Forum d’affaires algéro-sud-coréen co-présidé par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et son homologue sud-coréen, Lee Nak-Yon, en visite officielle en Algérie.

Dans une déclaration à la presse, le secrétaire général de Global Group, Mohamed Tahar Boudiaf, a indiqué que cette future usine entrera en activité vers la fin de l’année 2019.

A ce propos, il a tenu à préciser que ce projet portera sur la construction de camions et de bus et non pas de montage, et qu’il est le premier du genre au niveau africain. L’usine permettra la création d’au moins 5.000 emplois directs et indirects, ainsi qu’un taux d’intégration national d’environ 40%, au démarrage du projet, pour atteindre une fourchette oscillant entre 50 et 60% au cours des deux à trois années suivantes, a avancé le même responsable. Selon les prévisions, l’usine produira près de 40.000 unités de camions et bus par an.

Pour le renforcement des investissements sud-coréens

Dans son allocution prononcée à la 5e session du Forum d’affaires algéro-sud-coréen, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a appelé les investisseurs sud-coréens à renforcer davantage leur présence sur le marché industriel algérien, constituant une porte vers l’Afrique, l’Europe et le monde arabe. «Effectivement, les sociétés coréennes se limitaient, durant de longues années, à conclure des contrats de réalisation dans divers secteurs.

Mais nous n’avons vu la conclusion de partenariats industriels qu’au cours de ces dernières années, qui avaient concerné, dans un premier temps, le domaine électronique avant de s’élargir actuellement au domaine de l’industrie automobile», a-t-il déclaré.

Le gouvernement algérien, a-t-il poursuivi, convie «ses amis de la république de Corée à investir davantage dans notre pays car vous allez vous positionner sur un marché protégé comme c’est le cas actuellement pour les industries de l’électroménager et de l’automobile, à titre d’exemple». Le Premier ministre a, en outre, relevé que l’Algérie constituera pour les entreprises coréennes une «porte» vers l’Afrique, l’Union européenne et le monde arabe.

«Je voudrais dire aux hommes d’affaires et aux chefs d’entreprises coréens que l’Algérie est un pays qui vous attend avec de nombreux avantages», a insisté M. Ouyahia, en relevant que l’Algérie offre de grands avantages aux sociétés étrangères qui souhaitent y investir dans le cadre du partenariat.

«Outre l’excellence des infrastructures, l’Algérie dispose d’un cadre juridique relatif aux investissements, qui offre des avantages importants, comme l’exonération fiscale sur une longue durée, et l’exonération de taxes douanières lorsqu’il s’agit de projets d’investissements dans le cadre du partenariat», a-t-il fait valoir.

De surcroît, «le coût de l’énergie est bas et le foncier est disponible et mis à la disposition des investisseurs sous forme de concessions à un prix insignifiant», a-t-il encore précisé, tout en tenant à noter que l’Algérie dispose aussi d’une main-d’œuvre qualifiée et compétitive.

Les TIC et les énergies renouvelables

De son côté, le Premier ministre de la république de Corée, Lee Nak-Yon, a appelé à hisser la coopération au niveau du partenariat stratégique scellé entre les deux pays en 2006. Rappelant que l’Algérie était le seul pays d’Afrique avec lequel la république de Corée avait signé un accord de partenariat, il précise que les deux pays n’ont pas échangé suffisamment pour être à la hauteur de leur partenariat stratégique.

Selon lui, il reste un grand nombre de secteurs où les deux pays peuvent et doivent coopérer, proposant, à cet égard, le renforcement de la coopération bilatérale dans l’industrie manufacturière qui, a-t-il dit, avait permis à la Corée du Sud de sortir du sous-développement.

L’Algérie et la république de Corée peuvent également intensifier leur coopération notamment dans le domaine des Technologies de l’information et de la communication (TIC) et des énergies renouvelables. Les TIC peuvent être utilisées dans l’agriculture, le transport et l’administration, a-t-il avancé, en précisant que la Corée du Sud souhaite partager son expérience dans ce domaine avec l’Algérie.

Il a aussi proposé d’élargir le partenariat algéro-sud-coréen à d’autres domaines comme les installations industrielles, citant, dans ce contexte, les centrales thermiques, les raffineries et les installations environnementales pour le traitement de l’eau et des déchets.

Le Premier ministre sud-coréen a évoqué la conclusion entre les deux pays d’accords de coopération dans les domaines de l’environnement et des douanes, alors qu’une réunion de haut niveau sera, par ailleurs, tenue autour de la coopération dans le domaine aérospatial. «Nous pouvons créer de nouvelles opportunités et commencer par institutionnaliser le dialogue entre les gouvernements et les institutions des deux pays», a-t-il estimé, appelant à encourager les rencontres entre les hommes d’affaires.

M. Lee a annoncé la tenue en 2019 de la réunion du Comité mixte algéro-sud-coréen dont la dernière rencontre remonte à 2007: «Cette rencontre sera une occasion importante pour passer à l’examen de la coopération en cours et relever ensemble de nouveaux défis».

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