La révolution numérique a bouleversé le paysage médiatique algérien, à l’instar des autres pays avec l’apparition de nombreux journaux électroniques, objet d’un engouement croissant des lecteurs, en ce qu’ils offrent les avantages d’une diffusion gratuite et en temps réel, soumettant ainsi à rude concurrence la presse traditionnelle.
En effet, la profusion des sites électroniques dénote du développement de ce créneau en Algérie, est une réalité que personne ne peut ignorer jusque là, sauf le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), qui leur a emboîté le pas, dans son rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme en Algérie durant l’année 2017.
En effet, ses remarques dans le chapitre réservé à la liberté de la presse se sont limitées à la presse écrite, à la radio et à la télévision. Aucun mot sur le combat que mènent les médias électroniques depuis plus d’un an, pour arracher une reconnaissance et également le statut des télévisions privées ignoré.
Pis encore, le rapport a totalement éludé le blocage partial, non assumé, du site électronique Tout sur l’Algérie (TSA), entre le 5 octobre et le 28 novembre 2017.
Dans la page 16, le CNDH formule des recommandations aux pouvoirs publics pour « Promouvoir la liberté de la presse en Algérie ». Là encore, les rédacteurs du document donnent l’impression que le temps s’est arrêté pour eux au milieu des années 90.
« Le Conseil national recommande, également, aux autorités publiques d’installer l’autorité de régulation de la presse écrite qui délivre, notamment, les autorisations pour la création de publications », lit-on dans le rapport.
L’absence d’une autorité de régulation pour la presse écrite est le seul souci de cette institution qui refuse d’admettre que la généralisation de l’utilisation d’Internet a bouleversé le monde de l’information dans le monde et en Algérie aussi.
Le statut flou et ambigu des télévisions privées en Algérie, n’est pas aussi un problème des droits de l’homme pour le CNDH, comme précité au dessus.
Refuser aux Algériens de créer des chaines de télévisions, reconnues en tant médias algériens, ne constitue pas une violation des droits humains aux yeux du Conseil national des droits de l’Homme.
Dans son rapport, le conseil a préféré parler d’éthique et déontologie que doivent respecter les journalistes que d’évoquer le blocage en séries que subissent les chaine de télévisions algériennes, commençant par la problématique du statut juridique.
Il est utile de rappeler, que toutes les chaines de télévisions privées existantes en Algérie, sont considérées comme des chaines étrangères. Un paradoxe qui renseigne sur la volonté réelle des décideurs,d’ouvrir le champ audiovisuel à l’investissement privé.
Par : IDIR AMMOUR