par Jean LEVY
Le Président s’est donc adressé aux Français
Durant 12 minutes, avec un visage aussi expressif qu’une figure de cire du Musée Grévin, Emmanuel Macron a égrainé les quelques concessions accordées comme de la menue monnaie que le riche jette aux pauvres.
Certes, les mesures annoncées apporteront aux bénéficiaires un calmant provisoire à la douleur ressentie. Mais elles ne guériront pas les malades de leur misère.
Il ne faut pas pour autant minorer ces reculs présidentiels, les seconds en deux semaines. Ils sont le fruit de la lutte de masse initiée par les gilets jaunes le 17 novembre.
Ce que Macron a lâché – la hausse du smic de 100 euros brut, par exemple – était encore ce matin, écarté d’un revers de main par la ministre du Travail. C’est dire le degré de pression de la colère sociale exercée sur le pouvoir.
Mais le Président des super riches s’est bien gardé de faire payer le prix des mesures annoncées par son électorat. Ainsi la majoration du smic ne sera pas supportée par les employeurs. L’impôt sur la richesse financière ne sera pas rétablie. La facture sera présentée aux contribuables.
Peu de chance que les gilets jaunes se contentent de ces miettes concédées dans l’urgence. Surtout que l’hôte de l’Elysée n’a enfilé sa robe de Père Noel qu’après quelques minutes, les premières, où il a voulu jouer les pères Fouettard. Car, d’emblée, le Président a menacé au nom de l’ordre. dénonçant les violences et leurs auteurs, comme si la première de ces violences n’était pas celle infligée aux victimes de sa politique de misère… Que comptent alors les grimaces de sollicitude distribuées au peuple souffrant comme l’extrême-onction aux mourants.
Macron a donc récité sa leçon, comme un pensum infligé aux mauvais élèves.
Peu de chance qu’il soit bien noté par les gilets jaunes.