L’Arabie saoudite et les États-Unis sont les plus mauvais élèves de l’action climatique, selon un rapport annuel évaluant une cinquantaine de pays, et qui salue l’engagement de la Suède et du Maroc.
Ce Climate change performance index publié lundi en marge de la 24e Conférence de l’ONU sur le climat (COP24) en Pologne « montre que seulement quelques pays ont commencé à mettre en oeuvre des stratégies pour limiter le réchauffement bien en deçà de 2 °C ou 1,5 °C », comme prévu par l’accord de Paris, estiment dans un communiqué les ONG Germanwatch et Climate Action Network, ainsi que le New Climate Institute.
« Malgré la croissance et la compétitivité des énergies renouvelables », le rapport « montre un manque de volonté politique de la plupart des gouvernements de sortir des énergies fossiles au rythme nécessaire », poursuivent-ils.
L’Arabie saoudite reste bonne dernière de ce classement, mal notée dans toutes les sections de l’évaluation (émissions de gaz à effet de serre, utilisation énergétique, énergies renouvelables et politique climatique).
Viennent ensuite les États-Unis, qui perdent trois places par rapport à l’an dernier. Ils poursuivent leur pente descendante depuis l’annonce par Donald Trump de la sortie de l’Accord de Paris.
Le président américain, qui a encore appelé samedi à « mettre fin à l’Accord de Paris », « refuse toujours de reconnaître que le changement climatique est causé par l’homme » et « démantèle les règles destinées à réduire les émissions », souligne le rapport. Il note toutefois des signes positifs des villes et États américains plus ambitieux.
L’Iran et Taïwan sont également dans le groupe des « très mauvais » élèves, comme de nombreux autres pays du G20 (Japon, Turquie, Russie, Canada, Australie, Corée du Sud).
Si les trois premières places sur le podium sont vides, « parce qu’aucun des 56 pays ou l’Union européenne (UE) ne sont sur un chemin clair » dans le but de limiter le réchauffement à 2 °C, la Suède arrive en tête à la 4e place, comme l’an dernier.
Elle est suivie par le Maroc, qui gagne une place grâce en particulier au développement des énergies renouvelables. L’Inde se classe 11e, gagnant trois places pour les mêmes raisons.
La Chine fait également un bond de la 41e à la 33e place, un reflet des progrès du gouvernement notamment pour réguler les émissions industrielles et développer les énergies renouvelables, même si ses émissions de CO2 sont reparties à la hausse récemment.
L’UE en tant que bloc gagne également cinq places, jusqu’à la 16e. Mais côté chute, l’Allemagne, 27e, perd cinq places, et la France, 21e, en perd six.
Alors que quelque 200 pays sont réunis jusqu’à la fin de la semaine à Katowice, en Pologne, pour tenter de donner vie à l’Accord de Paris, les mauvaises nouvelles s’accumulent sur le front du réchauffement.
Les émissions de CO2 des énergies fossiles, première cause du réchauffement, ont connu en 2018 une hausse inédite depuis sept ans. Et l’ONU a souligné récemment le fossé grandissant entre les émissions et l’ambition de l’Accord de Paris.