Le magazine Maghrib Al Yaoum accuse le conseiller économique du roi Mohamed VI et d’autres, de ruiner le Maroc

Un véritable tremblement de terre au Maroc

Mohamed Al Majidi, le très puissant et intouchable conseiller et gestionnaire des avoirs du roi Mohamed VI vient d’être attaqué de front par le magazine Maghrib Al Youm

Mohamed Mounir Al Majidi

Il n’est d’ailleurs pas le seul à avoir été dénoncé par le journal comme l’un des piliers de l’économie de rente (lire en fin de cet article, la définition de l’économie de rente et ses répercussions sur l’économie marocaine), qui asphyxie le peuple marocain de même que l’économie de la nation.

L’article publié par le journal Maghrib Al Yaoum et qui constitue un véritable coup de tonnerre dans le paysage économique marocain, fait suite à l’instruction, donnée récemment par le roi Mohamed VI à son premier ministre d’entamer la chasse aux gros rentiers et aux « capitalistes sauvages » ayant constitué leur fortune colossale sur le dos du peuple marocain 

Al Majidi est épinglé comme un homme ayant profité de sa position pour cumuler une fortune monumentale.

Passant par la domination du marché de la publicité, l’organisation de festivals onéreux, la mise sous tutelle du sport marocain, la mainmise sur terres des Habous, et la liste est trop longue que pour la reprendre ici, le conseiller du roi boit la tasse…etc

Cette sortie journalistique augure d’une nouvelle politique décidée par le Palais à l’encontre des Rentiers, venus souvent de rien, ayant bâti leurs immenses fortunes en profitant de leur proximité avec le Makhzen.

Ces rentiers n’ont pas voulu accorder l’attention qu’il fallait au discours du roi Mohamed VI de novembre passé, dans lequel le souverain s’était demandé, « naïvement », où se trouve la fortune au Maroc. 


Article en arabe paru dans le site Goud.ma

الماجيدي يمثل الخطر الذي يهدد المغرب. من ابطال الريع والفساد قفز على الرياضة ومهرجانه يستنزف الملايير من أموال دافعي الضرائب وهذه قائمة فضائحه وسبب خوف الصحف انتقاده

التاريخ فبراير 04, 2015

خصصت مجلة “مغرب اليوم” لهذا الاسبوع غلافها لاقتصاد الريع وكتبت انه “الخطر الذي يهدد المغرب” من نماذج الفساد والريع الذي قدمته المجلة في غلافها من سمتهم بأبطال الريع والفساد، وكتبت مجلة رجل الاعمال عبد الهادي العلمي “هي لوبيات قوية لها مناعة كبيرة ولم يطلها الاصلاح” بل قاومته وتقاومه ضد اعلى الادارة السياسية للدولة وحتى المطالب المشروعة للمواطنين” واضاف ان هذه اللوبيات “تريد الرجوع بالمغرب الى عهد السيبة”.

يرسم صورة لشخصية تعرفونها دون ان يسميها في البداية فكتب “كانوا بسطاء ليتربعوا بعد سنوات من النهب على عرش الثراء، منهم من بات عرابا لسوق الإشهار” ويتحدث عن محمد منير الماجيدي دون ان يسميه 
“رجل قاده طموحه غير المشروع الى احتلال الصدارة في عالم الإشهار” طبعا عزز ذلك بلوحة اشهارية لمجموعته “اف سي كوم” في غلاف المجلة.
العلمي في فقرة موالية غادي يدخل صحيح فالماجيدي، فاتهمه بالتطاول على “أراضي الأحباس الاسلامية مستغلا موقعه لتقوية امبراطوريته المالية “اف سي كوم” المتخصصة في الإعلانات و”اف سي دي” الإشهار على المنابر الإعلامية التي كمم لها الأفواه حتى لا تصوب حبر أقلامها الى فضائحه وخروقاته التي لا تعد ولا تحصى”.
وزاد تيرا فيه العلمي عبر “مغرب اليوم” من خلال حديثه عن “خروقات اخرى” منها “تجربة الرياضة عبر بوابة الفتح الرباطي” و”الموسيقى بتنظيم مهرجان يستنزف من أموال دافعي الضرائب الملايير”
ثم عرج على جنيرالات الجيش وكشف فسادهم وكتب “قادة علقوا على صدروهم نياشين النهب واستغلال ثروات البلاد”

تفاصيل اكثر اثارة لي عدد هذا الاسبوع من “مغرب اليوم”


—————————————–

L’économie de rente, (Iqtissad -rri3) 

par Lahcen Achy

Qu’est ce que l’économie de rente?

L’économie de la rente repose sur la création, la protection et l’exploitation de privilèges, de faveurs ou d’opportunités d’affaires à l’abri de la concurrence et de l’efficience économique. 

Le danger de la rente par rapport à la corruption ou au détournement des deniers publics est qu’elle revêt un caractère «légal». 

Les dispositions qui la régissent sont traduites dans des lois, des décrets, des circulaires….

La rente prend plusieurs formes. Certaines formes sont très visibles. 

C’est le cas des agréments de transport public ou ceux de l’exploitation des carrières de sable qui ont récemment fait l’objet de beaucoup de débat. 

Toutefois, les formes les plus visibles de la rente ne sont pas nécessairement les plus problématiques ou les plus coûteuses pour la collectivité. 

Plusieurs politiques publiques sont utilisées dans le but de canaliser des rentes vers des groupes particuliers.

C’est le cas dans le passé de la politique de marocanisation, de l’octroi des licences d’importation ou de protection commerciale pour certains produits et pas d’autres, ou encore de crédits à taux bonifiés pour certains secteurs. 

C’est le cas aujourd’hui des exonérations fiscales partielles ou totales de certaines activités ou de certaines régions. 

C’est aussi le cas de certaines aides de l’Etat en cash ou nature (soutien foncier à des projets privés dans l’industrie, l’agriculture ou le tourisme) dans le cadre des politiques dites de promotion de l’investissement. 

L’Etat, par exemple, a renoncé pour la seule année 2011 à 32 milliards de DH (soit 4% du PIB) au titre d’exonérations fiscales au profit d’un certain nombre de secteurs d’activité dont la promotion immobilière et la grande agriculture. 

L’Etat continue également d’accorder des aides budgétaires directes qui se montent en dizaines de milliards à des projets privés. 

Or, aucune évaluation sérieuse de l’efficacité de ces mécanismes d’aide n’a été réalisée et aucune liste des bénéficiaires de ces privilèges n’a jamais été publiée.

La rente ne provient pas toujours des interventions de l’Etat. Elle peut aussi être générée par l’absence de son intervention. 
C’est le cas par exemple où la formation d’un cartel ou l’abus d’une entreprise en position dominante sont tolérées par l’Etat. 
Le coût pour la collectivité de la passivité de l’Etat et de l’absence d’une véritable autorité de la concurrence se compte en plusieurs milliards de dirhams.

Qu’est ce qui explique la prolifération de l’économie de rente?

La rente dans les pays en développement, comme le Maroc, fait partie du système politico-économique et constitue une source fondamentale de sa légitimation. 

Ce système est historiquement basé sur un contrat implicite ou explicite par lequel la rente est accordée par le pouvoir politique à un groupe d’intérêt en échange de son obédience et son soutien politique. 
La terminologie et l’emballage des mécanismes de la rente ont évolué et se sont sophistiqués dans le temps. 

Toutefois, leur finalité et leurs effets restent les mêmes.

Au fur et à mesure qu’un pays se démocratise et que le pouvoir politique est tenu de justifier ses politiques et rendre compte de leurs effets sur la collectivité, les privilèges et les rentes injustifiés tendent à s’effriter.
 Seuls les transferts perçus par la collectivité comme légitimes par rapport à un système de préférences sociales sont acceptés. 
Ils sont toutefois alloués dans la transparence et soumis à une évaluation rigoureuse. Même des transferts qui, à priori, sont justifiées peuvent générer des comportements pervers. 
C’est le cas, par exemple, des indemnités de chômage qui poussent certains chômeurs à ne pas chercher activement un emploi. 
En quoi la rente nuit-elle à l’économie et à la cohésion sociale?
Dans une économie dominée par la rente, les acteurs deviennent pervertis. 
ls dépensent leur temps et argent à la recherche et l’appropriation de la rente. 
Les investisseurs se détournent des activités soumises à la concurrence qui exigent des efforts d’innovation et de productivité au profit d’activités qui permettent d’accéder à une opportunité de rente. 
Ils sont souvent prêts à transgresser les règles formelles ou à recourir à la corruption pour créer, maintenir ou bénéficier d’une rente. 

La prolifération de l’économie de rente porte gravement atteinte à la cohésion sociale. Les individus peuvent très bien acceptés que certains s’enrichissent sur la base de l’effort et du mérite. 
En revanche, ils sont beaucoup moins tolérants vis-à-vis de ceux qui réussissent en manipulant les règles et en exploitant des privilèges qui leurs sont accordés de façon exclusive.

.Combattre les mécanismes de la rente et mettre fin au détournement « légalisé » des ressources publiques requièrent une vision d’ensemble et un travail de longue haleine. 
C’est une tache qui ne sera pas de tout repos. Elle doit faire face à un front de résistance de la part de tous ceux qui voudraient protéger leurs « acquis » et maintenir le statuquo.

Source

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*