La fiancée du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné à l’intérieur du consulat de son pays à Istanbul, a appelé vendredi le président américain Donald Trump à appuyer l’enquête turque sur ce meurtre et les efforts d’Ankara en vue de localiser son corps.
Jamal Khashoggi résidait aux EtatsUnis et collaborait régulièrement avec le Washington Post. Il a été tué dans le consulat où il s’était rendu pour demander un document nécessaire à son mariage avec Hatice Cengiz, qui était restée à l’attendre devant le bâtiment.
«Je voudrais envoyer ce message à M. Trump: je voudrais qu’il soutienne les efforts légaux de la Turquie dans le but de faire la lumière sur la situation et pour déterminer où est son corps», a dit Mme Cengiz dans un message préenregistré, diffusé lors d’une cérémonie à la mémoire de son défunt fiancé à Washington.
Elle s’était auparavant dite «extrêmement déçue» par la réponse des dirigeants de plusieurs pays au meurtre, en particulier celle des Etats-Unis. M. Trump n’a cessé de répéter que sa priorité était de préserver les ventes d’armes au Royaume. «Nous sommes le 2 novembre. Cela fait exactement un mois que nous avons perdu Jamal», a dit Hatice Cengiz. «Rien n’a pu me soulager de la douleur qui a suivi l’atrocité de ce que j’ai traversé. Et la principale raison pour cela, c’est que son corps n’a toujours pas été retrouvé», a-t-elle ajouté.
«Même si un mois est passé depuis le meurtre de Jamal, son corps n’a toujours pas été rendu à ses proches et ses funérailles n’ont toujours pas eu lieu. C’est la moindre des choses que l’on puisse faire quand un être aimé décède en Islam», a-t-elle poursuivi. Après avoir d’abord affirmé que Khashoggi avait quitté le consulat peu après s’y être rendu, puis soutenu qu’il était mort dans une rixe, Riyad a fini par évoquer une «opération non autorisée» par le pouvoir.
Le parquet d’Istanbul a affirmé que «la victime avait été démembrée» et que l’ «on s’en était débarrassée», sans préciser comment. Washington met la pression sur Riyad pour que cette affaire soit élucidée, mais semble accorder le bénéfice du doute au prince héritier Mohammed ben Salmane, un puissant allié de Washington au MoyenOrient.
Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a insisté sur le caractère «inacceptable» du meurtre du journaliste, tout en soulignant que les Etats-Unis avaient «l’intention de s’assurer que leurs relations avec Riyad restent intactes».
AFP