TUNIS- L’Afrique du Nord représente la sous-région qui compte le plus grand nombre d’émigrants, avec près de 11,5 millions soit 29,55% du total des émigrants africains, et ce depuis 2017, a indiqué jeudi à Tunis une experte onusienne.
Entre le 1er janvier et le 14 février 2018, 8.407 migrants, réfugiés et demandeurs d’asile sont arrivés par mer en Italie, en Espagne, en Grèce et à Chypre par les routes de la Méditerranée centrale et occidentale, a précisé, Melle Kenza Aggad, lors de la 33ème réunion du Comité intergouvernemental d’experts (CIE), relevant de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), tenue du 30 octobre au 2 novembre dans la capitale tunisienne.
En 2017, de tous les pays africains, l’Egypte comptait le plus grand nombre d’émigrants (3,44 millions), suivie du Maroc (3,04 millions) et du Soudan (2,02 millions). De par sa position géostratégique, l’Afrique du Nord est une plaque tournante pour le transit de migrants originaires de différents pays, a-t-elle soutenu.
Selon la même experte, entre 2011 et 2016, environ 630. 000 personnes ont utilisé la RMC pour atteindre l’Italie. Alors que le nombre d’arrivées a enregistré une légère baisse par la RMC ces dernières années. Cependant la Méditerranée continue d’être un point de transit majeur.
La RMC a enregistré son plus grand nombre d’arrivées de migrants en 2016, avec 181.436 migrants, réfugiés et demandeurs d’asile arrivant en Italie par mer.
La majorité d’entre eux sont partis de Libye (près de 90%), avec d’autres pays de départ comme l’Egypte, l’Algérie et la Tunisie.
Parmi ceux qui sont arrivés en Italie en 2016, la majorité venaient d’Afrique occidentale et orientale. Sur plus de 180.000 migrants arrivés en Italie en 2016, 13% (environ 24.000) étaient des femmes et 15% (environ 28.000) des enfants, a relevé Mme Aggad.
Selon elle, récemment et plus que jamais, le lien entre migration et développement a retenu l’attention des décideurs politiques et a suscité l’intérêt de la communauté internationale.
La migration a des déterminants et des conséquences pour les pays d’origine, de transit et d’accueil. Elle est devenue un enjeu explosif lorsque les volumes concernés affectent la composition sociale, économique ou démographique du pays d’origine ou d’accueil.
Depuis 2000, le nombre de migrants internationaux a augmenté de 49% pour atteindre 258 millions en 2017.
L’experte de la CEA a souligné, dans ce contexte, que le nombre de migrants internationaux ne représente que 3,4% de la population mondiale, par rapport à 2,3% en 1970.
Ainsi, leur nombre a augmenté proportionnellement à la population mondiale et reste une très faible minorité. En d’autres termes, la grande majorité des individus (plus de 95%) demeurent dans le pays où ils sont nés.
Elle a, cependant, fait savoir qu’en termes numériques, l’augmentation des stocks migratoires internationaux est apparue clairement au fil du temps et à un rythme plus rapide que prévu.
En effet, une projection de 2003 prévoyait que d’ici 2050, les migrants internationaux représenteraient 230 millions de personnes. Ce chiffre a toutefois déjà été dépassé en 2017, a-t-elle relevé.