Combien de criminels contre l’humanité et criminels de guerre vivent sans craindre que la police ou la gendarmerie viennent les réveiller en pleine nuit ou au petit matin pour les emmener menottes aux poignets devant un vrai juge. Ils bénéficient de l’immunité et de l’amnistie que le Pouvoir leur a accordées ? Certains d’entre eux occupent encore de très hautes fonctions dans les services de sécurité et dans l’armée notamment.
Et combien de corrompus, de voleurs, de fripouilles dorment tranquilles chez eux après avoir détourné des millions de dollars, acquis des biens à l’étranger, dans les quartiers les plus luxueux des capitales européennes notamment et les plus chères ?
Le peuple algérien qui a souvent exprimé son dégoût devant l’impunité dont bénéficient les protégés du Système, finira par réagir, d’une manière ou d’une autre, à cette situation inadmissible. Les dernières arrestations dans l’affaire de la cocaïne et l’emprisonnement de quelques généraux jetés en pâture à la population, ne sont que poudre aux yeux ; ils relèvent d’avantage du règlement de compte que de la Justice devant laquelle tout un chacun doit répondre de ses actes criminels ou délictueux.
L’instrumentalisation de la justice tue la loi, tue le droit parce que la justice n’est pas égale pour tous. La justice qui, logiquement, est une institution, une valeur et une morale, repose sur la loi qui doit être au-dessus de tout le monde. Mais la loi, en principe bras séculier de la justice, ne s’applique en Algérie qu’aux plus faibles et aux adversaires du Pouvoir ou des dirigeants en poste.
Ainsi, après les journalistes placés en détention, la « justice » s’en prend à des militants politiques. La nuit dernière, la veille de la célébration du 64ème anniversaire du déclenchement de la lutte de libération nationale, le représentant du mouvement « Mouwatana » à Constantine, M. Abdelkrim Zeghileche, a été arrêté et emprisonné. On ne peut que lier, étant donné l’activisme du mouvement « Mouwatana » sur le 5èmemandat, l’emprisonnement de ce militant politique à la prochaine fausse élection présidentielle jouée d’avance.
La partialité et la sélectivité sur la question des droits fondamentaux des Algériens, de tous les Algériens, quelle que soit leur orientation politique, idéologique, religieuse, ont fait que le Pouvoir frappe alternativement ceux qui le contestent, en les éliminant les uns après les autres du champ politique après les avoir exclu du champ médiatique. C’est parce que l’on a laissé faire ou soutenu hier le Pouvoir dans sa répression contre une tendance politique et idéologique qui a remporté les élections que celui-ci renforcé jette tout le monde au trou.
Source : Blog Brahim Younessi