Sur l’affaire Khashoggi, le Magreb choisit le silence

En Afrique du Nord, la Tunisie et la Mauritanie ont publié des déclarations de soutien à l’Arabie saoudite. La Tunisie a déclaré qu’elle s’opposait aux tentatives visant à « tirer parti de l’assassinat pour saper la position et le rôle de l’Arabie saoudite dans la région et dans le monde, ainsi que pour sa stabilité et sa sécurité. »

Le reste des pays du Maghreb semble privilégier le silence comme réponse à la crise du journaliste saoudien assassiné en Turquie, Adnan Khashoggi. Le meurtre du journaliste ne pèse pas autant que la relation avec Riyad.

Dans le dernier article écrit par Jamal Khashoggi avant d’être tué au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, le Maghreb a également trouvé de la place.

Khashoggi a évoqué le rapport de Freedom House de 2018 selon lequel la Tunisie est le seul pays libre de l’Atlantique au Golfe et «partiellement libre» au Maroc, en Jordanie et au Koweït. Pour les autres, une tache noire de censure et de silence dans la presse.

Selon le politologue algérien Faysal Metaoui, « Derrière le cas Khashoggi, une lutte féroce entre la Turquie et l’Arabie saoudite se déroule autour du leadership stratégique de la région ». « L’Arabie saoudite a qualifié les Frères musulmans de organisation terroriste depuis 2014. Elle ne veut pas que la Turquie approfondisse ses liens avec les organisations des confréries en Égypte, au Qatar, en Jordanie, dans les territoires palestiniens, au Liban, au Soudan et en Algérie », ajoute-t-il.

Le Maghreb se méfie également des effets économiques possibles de la crise. Selon des analystes, une présence saoudienne distraite ou affaiblie sur la scène mondiale pourrait se traduire par des pertes économiques et une instabilité politique en Afrique du Nord.

L’Algérie, en particulier, a déclaré qu’elle avait beaucoup en jeu. Si l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, s’affaiblissait et cédait à la pression américaine pour faire baisser les prix du pétrole, l’Algérie subirait des pertes économiques, entraînant une instabilité sociale et politique avant les élections présidentielles d’avril prochain.

Le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie risquent également de perdre car une importante aide financière de l’Arabie saoudite pourrait se tarir si elle était obligée de faire face à la chute des prix du pétrole.

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