L’affaire des généraux-majors emprisonnés pour corruption a-t-elle pour but d’affaiblir la capacité de l’armée à peser politiquement à six mois d’une présidentielle pleine d’incertitudes ? L’ancien ministre de la communication, Abdelaziz Rahabi et Djillali Hadjadj (AACC), le pensent… Même s’ils utilisent un langage différent, les deux hommes aboutissent à la même conclusion: cette incarcération des généraux n’est pas vraiment une opération anti-corruption.
Pour eux, la question de la corruption se pose effectivement à tous les niveaux mais la mesure spectaculaire – et sans précédent par son ampleur – d’incarcération de cinq généraux-majors à six mois des élections obéit un agenda politique.
Dans un entretien au journal El Khabar, l’ancien ministre de la communication insiste particulièrement sur ce “timing” qui viserait au bout du compte à disqualifier l’armée en matière de succession à la présidence. Au plan du principe, dit-il, “il n’est pas acceptable de garder le silence sur la corruption quel que soit le niveau, l’institution ou le secteur concerné”. Mais, ajoute-t-il, “la question qui nous inquiète est l’instrumentalisation politique des pratiques de corruption”.