CHRONIQUE. À Alger, à Tunis, à Rabat, les jeux politiques venimeux priment alors que la situation économique est préoccupante dans les pays. Du carburant pour l’abstention et le rejet des politiques.
« It’s the economy, stupid ! » C’est ainsi que James Carville, le directeur de campagne de Bill Clinton, avait justifié la victoire de son poulain en 1992. Face à un Bush qui faisait campagne à base de guerre en Irak et autres thématiques sécuritaires, le camp Clinton enfonçait un à un les clous économiques : inflation, chômage, déficit, santé publique… Au soir de la victoire, Carville lâchait cette phrase devenue un classique de la politique américaine. Une leçon de communication politique qui mériterait d’être entendue au Maghreb.
On peut tenter d’amener les électeurs sur des sentiers identitaires, guerriers ; in fine, ils demanderont des réponses à leurs problèmes de factures. On peut essayer de provoquer des débats religieux, nationalistes ; ils exigeront que leur vie quotidienne s’améliore. Mais la politique l’emporte sur le débat économique. À la veille d’une année électorale cruciale au Maghreb, le charivari politique domine les débats, fait le « buzz », provoque passions, indifférences et rejets. On s’écharpe à coups de petites phrases, de posts Facebook, d’arrangements grossiers. Loin, très loin des préoccupations des électeurs.