L’armée et les services de sécurité algériens connaissent une véritable campagne de “nettoyage”. Des cadres supérieurs dans toutes les fonctions sont visés par des mis à pied, des arrestations, confiscations de passeports, perquisitions des maisons. Enquêtes et interrogatoires sont devenus le pais quotidien de ces deux grandes institutions de l’Etat dans le cadre de la lutte contre la corruption, l’abus de pouvoir et le détournement de fonds.
Selon la presse algérienne, le haut commandement de l’armée a été particulièrement visé par cette opération de purge. Parmi les personnes citées, l’ancien commandant de la gendarmerie nationale, le général Menad Nouba, l’ancien chef des finances, le général Boudjemâa Boudouaour, trois anciens chefs de régions militaires, des responsables de la gestion des infrastructures militaires et de la logistique dans les régions de Blida, Oran et Ouargla (Habib Chentouf, Saïd Bey et Abderrazak Chérif). Ils sont accusés d’enrichissement illicite en abusant de leurs pouvoir. ls auraient « une trentaine de sociétés opérant dans différents secteurs économiques du pays sous le contrôle de membres de leurs familles ».
Selon Ennahar TV, Saïd Bey, un général de l’armée s’est enfui en France avec sa famille. L’ancien commandant du deuxième régiment d’ Oran a « violé l’interdiction de quitter le pays en se rendant en France avec sa famille. Il aurait profité de ses contacts à l’aéroport international d’Alger « .
Depuis juin, le gouvernement mène une campagne de licenciements au sein de l’armée et des organes de sécurité qui vivent dans la quiétude depuis l’accès au pouvoir du président Bouteflika en avril 1999. La raison? La plus grande découverte de drogue de l’histoire algérienne. Au total, plus 700 kg de cocaïne ont été découverts dans le port d’Oran. Suite à cette prise, le major-général Abdelghani Hamel, directeur général de la Sécurité nationale, a été limogé le 26 juin. Il était considéré comme l’un des membres clés du cercle de dirigeants du président Bouteflika et l’un des successeurs possibles du président au poste de chef de l’État.
Cette découverte porte un sérieux coup aux accusations du gouvernement algérien visant le Maroc, accusé d’être la principale source du trafic de drogues alors que des proches du palais présidentiel d’El Mouradia se sont sont avérés impliqués dans ce crime.
Il y a lieu de rappeler que cette campagne contre la corruption en Algérie arrive six mois avant les élections présidentielles, qui pourraient être marquées par une éventuelle nouvelle candidature du président Bouteflika.
Be the first to comment