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Sécurité alimentaire au Maghreb : Un déficit de 30 milliards de dollars/an à combler

Les pays maghrébins étudient la possibilité d’une «circulation libre des produits agricoles transformés et de la pêche» dans le cadre d’un «marché libre maghrébin» qui sera institué en 2011. C’est ce qu’a expliqué, hier, le SG de l’Union du Maghreb arabe, M. Habib Benyahia lors des travaux de la 16e édition de la Commission ministérielle maghrébine sur la sécurité alimentaire qui se tient à Alger. Le projet de marché maghrébin devra être adopté par le Conseil des ministres maghrébins du Commerce puis celui des Affaires étrangères. Ces produits bénéficieront d’exonération de taxes et de droits de douanes. Certains responsables rassurent déjà sur le fait que ce marché sera un axe de complémentarité pour tous, «loin de toute idée de concurrence». La circulation des produits dont la liste devra être soumise au secrétariat de l’UMA est, d’ailleurs, un des points en discussion à cette rencontre. Ce sont des recommandations issues de la précédente réunion qui a eu lieu en 2009 à Marrakech.

Les pays du Maghreb qui ont à cœur cette idée de sécurité alimentaire surtout après la récente crise des produits alimentaires, ont plusieurs projets en tête dont «un programme de lutte contre les maladies phytosanitaires, le contrôle sanitaire, la lutte antiacridienne», des fléaux qui ont «un impact négatif sur les rendements», ainsi que la lutte contre la désertification et la rationalisation de l’utilisation des ressources hydriques.

Les cinq pays avancent bien, ils ont déjà adopté «une vision dite prospective jusqu’en 2030» sur la question du renforcement de la sécurité alimentaire et finalisé un programme pour 2011-2020 M. Benaïssa, ministre de l’Agriculture, a proposé aux pays de l’UMA de les faire bénéficier de notre expérience dans le domaine de la lutte contre la désertification d’autant plus «que l’Algérie préside pour deux ans la commission consultative africaine de l’ONU contre la désertification», dira-t-il.

UN OBSERVATOIRE POUR SUIVRE LE NIVEAU DES PRIX DES CEREALES

Cela dit, les pays de l’UMA ont tiré chacun en ce qui le concerne la sonnette d’alarme et la nécessité pour eux d’établir une coordination maghrébine. Selon le ministre libyen, «la région fait face à un déficit alimentaire de 30 milliards de dollars par an». Il faut aller vite «et mettre en pratique les idées qu’on peut déjà concrétiser», dit-il, à l’image de la «banque de données sur les semences» et coordonner les efforts en matière de lutte contre les maladies.

Ainsi, on avance l’idée de créer un Observatoire régional des céréales pour suivre «le niveau des prix et des stocks» et «prémunir nos pays de la spéculation», propose le représentant de la Tunisie. Ce dernier a aussi mis en garde sur «la résurgence de certaines maladies qui touchent le cheptel». Quant à l’ambassadeur du Maroc qui a représenté son pays à cette réunion, pour lui c’est «la fragilité de nos ressources hydriques et la désertification qui sont en mesure d’annihiler les efforts en matière de sécurité alimentaire». Il a souhaité que les pays membres intensifient leur coopération technique au niveau des experts.

Côté financement, on considère que les deux séminaires qui ont été organisés à Alger, en marge de cette session, portant sur le financement de l’investissement agricole et le développement durable peuvent constituer «une plateforme pour les détenteurs de fonds». On parle déjà d’une implication de la Banque islamique dans le financement de plusieurs projets de sécurité alimentaire.

Enfin, la question de l’assurance agricole a été soulevée par les experts qui prévoient, à ce titre, la tenue prochaine d’un colloque sur l’assurance agricole et aussi la sécheresse. Côté recherche, et dans le cadre de l’encouragement de la recherche dans le domaine agricole, la commission a décidé de relever le montant du prix de la meilleure étude de 20.000 à 40.000 dollars et ce à partir de 2011.

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