De nouveaux documents secrets américains sur le Sahara occidental et le Maroc sont apparus. Le quotidien «El Pais» présente deux nouveaux documents inédits qui portent sur trois questions importantes: la fausseté des allégations sur les liens entre subsahariens et «Al Qaïda», ainsi que la corruption de l’armée marocaine et du Makhzen (forces auxiliaires marocaines). Ce dernier est spécialement important pour connaitre la réalité du lobby des entreprises espagnoles pro-marocaines.
Les deux documents mis à jour par le biais des fuites Wikileaks dont je parle sont les suivants:
1 – un document de l’ambassadeur américain à Rabat, Thomas Riley, 4-VIII-2008. Qui peut être lu ici.
2 – le document de la S. Le consul général américain au Maroc, Elisabeth Millard, en date du 11-XII-2009
2 – le document de la S. Le consul général américain au Maroc, Elisabeth Millard, en date du 11-XII-2009
I. PAS DE MENACE «AL QAIDA» AU SAHARA OCCIDENTAL
Le premier des documents secrets, publié en Espagne par «El Pais», réfute fermement la propagande marocaine visant à empoisonner l’opinion publique sur l’hypothétique «contamination djihadiste» du «Front Polisario»:
Bien que le spectre est parfois soulevé, il n’y a aucune indication que des salafistes – membres d’Al-Qaïda aient des activités parmi la population indigène sahraouie.
Les fausses informations provenant de journalistes proches des intérêts du pouvoir espagnol ou marocain vont-elles cesser?
À propos, le fait que cette partie du document n’ait pas été reproduite dans l’information élaborée par «El Pais» est toutefois surprenant.
Néanmoins, le lendemain de la publication de ce commentaire dans ce blog du 4 Décembre 2010, Ignacio Cembrero a écrit un article intitulé: Washington exclut les liens entre le «Front Polisario» et «Al Qaïda».
À propos, le fait que cette partie du document n’ait pas été reproduite dans l’information élaborée par «El Pais» est toutefois surprenant.
Néanmoins, le lendemain de la publication de ce commentaire dans ce blog du 4 Décembre 2010, Ignacio Cembrero a écrit un article intitulé: Washington exclut les liens entre le «Front Polisario» et «Al Qaïda».
II. SPOLIATION DES RICHESSES NATURELLES DU SAHARA OCCIDENTAL PAR L’ARMEE MAROCAINE.
D’après le même document traduit partiellement en espagnol et en français:
«Les forces armées du Maroc sont encore pleines de corruptions, d’inefficacités bureaucratiques, le faible niveau d’éducation de certains soldats tente ces derniers à passer au radicalisme, tout en étant politiquement marginalisés, et le gros des troupes sont déployé dans le Sahara occidental.»
(…)
«Les forces armées du Maroc sont encore pleines de corruptions, d’inefficacités bureaucratiques, le faible niveau d’éducation de certains soldats tente ces derniers à passer au radicalisme, tout en étant politiquement marginalisés, et le gros des troupes sont déployé dans le Sahara occidental.»
(…)
Au total, les trois armées ont 218.000 hommes, 10.000 de moins que celles d’Espagne, dont 50% à 70% sont dans le Sahara. Seulement 40%, un faible pourcentage des unités déployées dans l’ancienne colonie espagnole, sont opérationnelles.
(…)
Actrices principales des deux coups d’État qui ont échoué dans les années soixante, les forces armées continuent à être surveillées de près. «Nous pensons que la monarchie continue de croire que les militaires représentent la plus grande menace potentielle pour la Couronne».
«Par conséquent, ses dirigeants continuent à être écartés des prises de décisions politiques et leur participation aux discussions sur l’armée marocaine est restreinte», ainsi que leurs relations avec les officiers des armées étrangères, y compris les attachés militaires des États-Unis. De telle sorte que la qualité des informations sur les forces armées peut manquer.
(…)
Actrices principales des deux coups d’État qui ont échoué dans les années soixante, les forces armées continuent à être surveillées de près. «Nous pensons que la monarchie continue de croire que les militaires représentent la plus grande menace potentielle pour la Couronne».
«Par conséquent, ses dirigeants continuent à être écartés des prises de décisions politiques et leur participation aux discussions sur l’armée marocaine est restreinte», ainsi que leurs relations avec les officiers des armées étrangères, y compris les attachés militaires des États-Unis. De telle sorte que la qualité des informations sur les forces armées peut manquer.
En raison de cette méfiance, «les mouvements de troupes, les manœuvres ainsi que les voyages des officiers à l’intérieur ou l’extérieur du pays, ne se font pas sans le consentement du roi.»
Au Maroc il n’existe pas un Ministère de la Défense, mais une petite administration civile gérée par le premier ministre. La participation marocaine dans les opérations de maintien de la paix est assurée par le ministère des Affaires étrangères. «Toute autre question liée à la défense est décidée au Palais Royal.»
(…)
Au Maroc il n’existe pas un Ministère de la Défense, mais une petite administration civile gérée par le premier ministre. La participation marocaine dans les opérations de maintien de la paix est assurée par le ministère des Affaires étrangères. «Toute autre question liée à la défense est décidée au Palais Royal.»
(…)
«Des rapports crédibles indiquent que le lieutenant-général Benanni, militaire qui tire parti de sa position en tant que commandant en chef du secteur sud, prend des décisions pour influencer et soutirer de l’argent des contrats d’affaires. Une rumeur dit «qu’il possède un bonne partie de l’industrie de pêche au Sahara occidental.»»
«Comme beaucoup d’autres officiers supérieurs, Benanni habite une fastueuse maison de famille probablement construite avec l’argent obtenu des pots de vin. Riley estime toutefois «que des signes de la confiance du roi envers les forces armées augmentent»»
«Comme beaucoup d’autres officiers supérieurs, Benanni habite une fastueuse maison de famille probablement construite avec l’argent obtenu des pots de vin. Riley estime toutefois «que des signes de la confiance du roi envers les forces armées augmentent»»
«Posséder une première place dans une région est une importante source de revenu non-légal pour la hiérarchie militaire», a soutenu l’ambassadeur. «Il y a même des rapports sur des étudiants de l’Académie militaire marocaine qui auraient payé pour améliorer leur qualification et obtenir ainsi des destins militaires lucratifs.» «Les postes dans le sud, c’est-à-dire au Sahara occidental, sont considérés comme les plus lucratifs, étant donné la concentration de l’activité militaire (…). Le gouvernement marocain semble chercher des formules pour arrêter la corruption dans les rangs de l’armée, corruption qui commence chez les colonels et qui se propage vers le bas de la hiérarchie»
Un problème mineur, comparé à la corruption, est la pénétration islamiste dans l’armée. Un rapport suggère «qu’un petit nombre de soldats est susceptible de céder à l’Islam radical.» Après les attentats en 2003 à Casablanca qui ont provoqué 45 morts, les chercheurs ont «identifié des militaires» parmi les conspirateurs. Plus tard ont été détenus «plusieurs soldats et policiers appartenant à d’autres cellules terroristes, dont l’une d’elles avait volé des armes dans une base pour des activités terroristes.»
Dans les mesures de prévention pour arrêter la propagation de l’islam radical dans l’armée on trouve «la suppression de toutes les mosquées dans les bases (…) et le déploiement du contre-espionnage militaire, appelé «Cinquième Bureau»; des agents secrets qui surveillent l’activité des radicaux dan
s les mosquées proches des casernes.»
s les mosquées proches des casernes.»
Ces documents éclairent sur l’agression brutale de l’armée marocaine contre l’occupation sahraouie du camp «Dignité» dans Akdaim Izik.
Souvenons-nous: les Sahraouis réclamaient les bénéfices de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental (qui, selon le ministre marocain des Affaires étrangères, est cyniquement qualifiée de «pauvre»). Une éventuelle concession de ces bénéfices aux Sahraouis se ferait au détriment des fabuleux avantages obtenus par l’armée d’occupation. Et l’armée d’occupation a décidé de mettre fin aux protestations.
Souvenons-nous: les Sahraouis réclamaient les bénéfices de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental (qui, selon le ministre marocain des Affaires étrangères, est cyniquement qualifiée de «pauvre»). Une éventuelle concession de ces bénéfices aux Sahraouis se ferait au détriment des fabuleux avantages obtenus par l’armée d’occupation. Et l’armée d’occupation a décidé de mettre fin aux protestations.
III. MAROC, OÙ NE PEUT FAIRE DES AFFAIRES QU’AVEC LA CORRUPTION PROCHE AU MAKZHEN
Dans un autre document dont parle le quotidien «El País», nous avons des preuves de la corruption au Maroc (texte original en anglais):
Dans une note secrète du 11 Décembre de l’année dernière, le conseiller commercial donne les noms de ses informateurs et décrit, en détails, l’histoire d’un homme d’affaires qui, au nom d’un consortium américain, veut investir 220 millions de dollars (162 millions d’euros) dans un projet de construction. «El País» ne cite pas les noms des sources, ni celui des entreprises afin de ne pas leur porter préjudice.
La société liée au Palais Royal a proposé à l’investisseur, après un délai, une visite dans un pays du Golfe où elle/où il avait de nombreux contacts, pour essayer d’encourager l’investissement au Maroc. En échange de ce service, l’investisseur serait «l’unique propriétaire» de son projet immobilier au Maroc. Le deal a été accepté.
Dans un autre document dont parle le quotidien «El País», nous avons des preuves de la corruption au Maroc (texte original en anglais):
Dans une note secrète du 11 Décembre de l’année dernière, le conseiller commercial donne les noms de ses informateurs et décrit, en détails, l’histoire d’un homme d’affaires qui, au nom d’un consortium américain, veut investir 220 millions de dollars (162 millions d’euros) dans un projet de construction. «El País» ne cite pas les noms des sources, ni celui des entreprises afin de ne pas leur porter préjudice.
La société liée au Palais Royal a proposé à l’investisseur, après un délai, une visite dans un pays du Golfe où elle/où il avait de nombreux contacts, pour essayer d’encourager l’investissement au Maroc. En échange de ce service, l’investisseur serait «l’unique propriétaire» de son projet immobilier au Maroc. Le deal a été accepté.
La délégation marocaine, qui s’est rendue dans ce pays du Golfe prospère, a été menée par l’un des principaux dirigeants de grandes entreprises appartenant à la famille royale. Lors de sa rencontre avec des investisseurs locaux, le haut dirigeant Marocain a expliqué que seulement trois personnes au Maroc prennent les décisions sur les investissements importants: Fouad Ali Himma, ami intime du monarque et leader du parti «Authenticité et Modernité», Mounir Majidi, secrétaire personnel deMohamed VI et le roi lui-même. «Parler avec n’importe quelle autre personne est une perte de temps» a-t-il prévenu.
À son retour au Maroc, la société liée au Palais Royal a reçu les instructions des propriétaires pour tenir les engagements au complet envers l’investisseur. Seule une participation de 5% du projet a été demandée.
«Les principales institutions et les procédures de l’État Marocain sont utilisées au Palais pour contraindre et solliciter des pots de vin dans le secteur immobilier», a déclaré un entrepreneur au conseiller commercial. «Bien qu’il y ait eu des pratiques de corruption pendant le règne du roi Hassan II, elles ont acquis un caractère plus institutionnel avec le roi Mohamed VI.»
Le conseiller a confiance envers les paroles de ce rapport. Le commentaire, fait dans les mêmes dates par un ex-ambassadeur des États-Unis au Maroc qui «reste étroitement lié au palais», lui donne raison. Il signale que «certains des proches de Mohamed VI démontrent «une gourmandise honteuse» et que «ce phénomène porte une atteinte grave à la bonne gouvernance des autorités marocaines qui cherchent à promouvoir» a-t-il ajouté.(…)
«Les principales institutions et les procédures de l’État Marocain sont utilisées au Palais pour contraindre et solliciter des pots de vin dans le secteur immobilier», a déclaré un entrepreneur au conseiller commercial. «Bien qu’il y ait eu des pratiques de corruption pendant le règne du roi Hassan II, elles ont acquis un caractère plus institutionnel avec le roi Mohamed VI.»
Le conseiller a confiance envers les paroles de ce rapport. Le commentaire, fait dans les mêmes dates par un ex-ambassadeur des États-Unis au Maroc qui «reste étroitement lié au palais», lui donne raison. Il signale que «certains des proches de Mohamed VI démontrent «une gourmandise honteuse» et que «ce phénomène porte une atteinte grave à la bonne gouvernance des autorités marocaines qui cherchent à promouvoir» a-t-il ajouté.(…)
Ce document lance des soupçons, très graves, sur les entreprises espagnoles qui font des affaires au Maroc.
Agissent-ils en payant des ristournes à Mohamed VI et son Makhzen?
* Un autre câble de Wikileaks sur les preuves de corruption au Maroc envoyé à «El Pais»: texte original en anglais.
NOTE 1:
Valeur des documents secrets publiés par «El País»:
Valeur des documents secrets publiés par «El País»:
– Documents sur le conflit au Sahara occidental.
– Documents sur le Maroc: la corruption et le roi.
– Documents sur l’implication des services de renseignement pakistanais «Al Qaïda».
NOTE 2:
Le grand article de Javier Valenzuela, un très bon article en lui-même, est considéré comme l’article plus important d’autant que Valenzuela a été l’un des collaborateurs initiaux de Rodríguez Zapatero.
Espagne / Sahara occidental
Miguel Carlos Ruiz (12/08/2010)
Source : espacioeuropeos.com
Politique et économie sur cartesiens, 21/12/2010
Visited 1 times, 1 visit(s) today
Soyez le premier à commenter