“Les Algériens doivent accepter le fait qu’il n’y aura pas un État indépendant au Sahara occidental”. Ce sont là les confidences du président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali faites à David Welch, sous-secrétaire d’État américain chargé des affaires du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord le 28 février 2008. Selon un câble diplomatique américain daté du 3 mars 2008, le président tunisien accuse l’Algérie de bloquer tous les progrès dans le Maghreb à cause de sa position sur le conflit du Sahara occidental. Plus grave, Ben Ali estime que ce conflit délicat ne peut pas “être réglé par le Conseil de sécurité des Nations unies”.
Le câble précise que “la Tunisie avait essayé de convoquer une réunion des chefs d’État du Maghreb à ce sujet à Tunis”. Et “alors que le Maroc et la Libye avaient accepté de participer, l’Algérie a refusé prétextant qu’il n’y avait rien à discuter”, confie Ben Ali à David Welch lors de cette entrevue. Ben Ali s’est montré également très inquiet sur la montée de l’islamisme. En effet, le président tunisien a confié aux Américains ses angoisses sur la montée de l’islamisme en Égypte et au Maroc. “L’extrémisme est un problème réel et croissant. Et le Maroc est au début de ce problème”, confie-t-il.
Concernant l’Égypte, Ben Ali croit savoir que les “Frères musulmans” prendront tôt ou tard le pouvoir au Caire. Quant à l’Algérie, le président tunisien a relevé que le pays se porte nettement “mieux” et l’islamisme radical ne représente pas un aussi grand danger comme par le passé.
Liberté, 9/12/2010