Les services de renseignements marocains et algériens ont repris leur coopération et se réunissent, depuis septembre 2014, à raison d’une fois par mois, alternativement au Maroc et en Algérie. Ces réunions mensuelles concernent pour l’heure l’échange d’informations concernant les menaces terroristes, devenues grandissantes depuis l’avènement de la nébuleuse Daesh.
La Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service marocain de renseignements et de contre-espionnage et son « homologue » algérien le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) ont décidé, depuis septembre dernier, après une longue période de froid, de renforcer leur coopération pour faire face aux tentatives de l’organisation Daesh de s’implanter dans le Maghreb et à sa velléité de monter des cellules de recrutement dans la région. Cette coopération vise également à faire face à la situation devenue alarmante en Libye.
Aussi faut-il préciser que la coopération sécuritaire entre Rabat et Alger n’a pour ainsi dire jamais complètement cessé, malgré les tensions qui, depuis plusieurs années, ont prévalu entre les deux pays. Notamment par le biais des antennes militaires des ambassades dans les deux pays et au travers la collaboration dans le cadre des rencontres et manœuvres conjointes initiées par l’ OTAN, l’Africom ou encore le 5+5.
Cette coopération aurait permis, selon une source algérienne, de réaliser avec succès plusieurs opérations, notamment l’arrestation il y a quelques jours par les services de sécurité marocains d’un terroriste de nationalité algérienne se réclamant du groupuscule « Jound el Khilafa » qui a pu s’infiltrer au Maroc pour établir son QG dans la région de Bni Drar près d’Oujda dans la perspective de commettre des attentats et de recruter des candidats au djihad. Un véritable arsenal à été découvert dans sa planque: armes et munitions, produits hautement explosifs pour la fabrication de bombes, appareils de communication…
Aussi le ministre de la Justice algérien, Tayeb Louh, a-t-il annoncé, hier jeudi à Alger, qu’une commission rogatoire a été émise à l’intention des autorités judiciaires marocaines concernant l’arrestation d’un ressortissant algérien pour suspicion d’appartenance à une organisation terroriste. «Cette commission s’inscrit dans le cadre de la coopération entre les autorités judiciaires algériennes et marocaines», a indiqué le ministre.
Cela dit, la frontière terrestre entre les deux pays reste fermée…Elle l’est depuis plus de vingt ans.