« L’ensemble maghrébin n’arrive pas à trouver des solutions communes pour atteindre cet objectif et se positionner sur les marchés internationaux alors que des blocs plus récents, en Asie notamment, ont pu décrocher une part importante de ces marchés », a indiqué, hier, à l’hôtel El Djazaïr, Mohamed Hadj Allioui, SG de l’Union nationale des paysans algériens, à l’ouverture du deuxième congrès de l’Union maghrébine des agriculteurs.
Une rencontre au cours de laquelle la Tunisie a remis les commandes de cette Union à l’Algérie pour une durée de cinq ans. A ce propos, Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, estimera que, dans ce cadre, l’Algérie doit jouer un rôle de leader grâce à sa politique structurée pour le développement agricole, rural et agroalimentaire.
« Une politique qui peut être un exemple pour les autres pays maghrébins. Il ne faut pas croire que nous sommes les derniers dans le domaine agricole. Les pays magrébins ont beaucoup à apprendre de nous », assure le ministre qui représente à cette rencontre le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. « L’Algérie, en concertation avec les autres pays maghrébins, doit trouver des formules pour importer et exporter d’une façon collective », a-t-il ajouté. « Cela réduira considérablement le coût et les prix des produits alimentaires. C’est là tout l’intérêt des blocs qui se constituent un peu partout dans le monde. Pour notre part, nous avons intérêt à implanter au niveau de chaque commune un marché où les agriculteurs peuvent vendre leurs récoltes sans passer par des intérimaires pour faire faire baisser les prix », soutient-il.
Avec la croissance démographique, souligne par ailleurs Saïd Mokadem, SG du conseil consultatif de l’UMA, les besoins se sont multipliés et le Maghreb aura à fournir davantage d’efforts pour sécuriser le consommateur. Des efforts en matière d’irrigation notamment. « Malgré les investissements consentis, les surfaces irriguées ne dépassent pas 8% de la superficie agricole maghrébine. Ce qui rend cette région incapable de subvenir aux besoins alimentaires et l’a contrainte à l’importation. L’Afrique du Nord représente à elle seule entre 16 et 17% des importations mondiales en matière de produits alimentaires », affirme-t-il, en rappelant que les terres agricoles en exploitation ne représentent que 3,7% de la superficie globale du Maghreb, pour une production globale estimée à 386,6 milliards de dollars, enregistrés lors de la dernière décennie.
Dans ce contexte, il assurera que le Maghreb doit agir en bloc pour assurer la sécurité alimentaire et ce, via la création d’un espace de libre échange maghrébin et l’installation de réseaux de ressources humaines. « Cela permettra à élever le Pib des pays maghrébins, dont le taux pourrait atteindre 1,84% », conclut-il en se réjouissant que le Soudan et l’Egypte expriment le souhait d’adhérer à l’Union maghrébine des agriculteurs.
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