Un navire danois intercepté : le Maroc pille, le Canada recèle, le Danemark transporte
Pour la deuxième fois ce mois-ci, un navire danois transportant du minerai en provenance du Sahara Occidental a été immobilisé au Panama. Selon l’ONG britannique Western Sahara Resource Watch, le navire danois Ultra Innovation est depuis hier soir immobilisé suite à une décision de justice, alors qu’il s’apprêtait à traverser le canal de Panama. Le bateau transportait une cargaison de phosphate pillé par le Maroc au Sahara Occidental et destiné, semble-t-il, à la compagnie canadienne Agrium. Ce navire, battant pavillon danois et appartenant à la compagnie Ultrabulk, un des plus grands au monde, a été intercepté le 18 mai 2017 sur la côte pacifique du canal, à proximité de la ville de Panama.
Un incident similaire s’est produit il y a à peine trois semaines en Afrique du Sud. L’incident est désormais examiné ce jeudi par un juge du tribunal de Port Elizabeth, en Afrique du Sud. Il s’agit d’une cargaison transportant des marchandises en provenance des territoires occupés du Sahara Occidental que le Maroc tentait d’acheminer sur un autre navire en route pour la Nouvelle-Zélande. A noter que les autorités sahraouies n’ont à aucun moment donné le feu vert au Maroc pour exporter du phosphate à partir de son territoire.
Les rapports publiés par Western Sahara Resource Watch en 2017, 2016 et 2015 ont placé Agrium comme le premier importateur de ces produits en provenance des territoires du Sahara Occidental. L’ONG britannique rapporte dans la foulée que les autorités sahraouies ont annoncé dans un communiqué de presse, rendu public aujourd’hui (jeudi) leur intention d’engager des poursuites judiciaires contre «toutes les parties impliquées dans le commerce illégal des ressources du Sahara Occidental et poursuivraient également à l’avenir les armateurs individuels chargés des opérations de transport, en plus d’actions civiles contre tous les pays qui autorisent les navires transportant des produits sahraouis à faire escale ou à transiter par eux».
De Londres, Boudjemaa Selimia