La question du Sahara occidental après l’adhésion du Maroc à l’Union africaine (UA), ainsi que la crise en Libye étaient au centre des débats, lors d’une conférence, animée, hier, par le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine (UA), Smaïl Chergui, tenue au Conseil de la nation.
Au cours de la dite conférence portant sur «La situation de la paix et la sécurité en Afrique», le commissaire pour la Paix et la Sécurité en Afrique a exprimé son souhait de voir le conflit du Sahara occidental connaitre son épilogue, après le retour du Maroc au sein de l’UA. Donnant sa lecture sur la succession des évènements pour ce dossier, le diplomate algérien a indiqué que «nous espérons que le retour du Maroc au sein de l’Union africaine soit un point de départ pour la résolution du conflit». Mais pour l’heure, Chergui estime que « concrètement, les signaux visibles sont ceux surtout portant le report de la 10e conférence des ministres africains des finances et de la planification qui devait se tenir à Dakar», a-t-il déploré. Ainsi, le haut cadre diplomatique a tenu à rappeler que la réunion ministérielle conjointe entre l’Union africaine et la Commission économique pour l’Afrique (un organe des Nations unies), à Dakar, et à laquelle prenaient part des représentants de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et des diplomates marocains, a été reportée après que le Maroc «avait semé la zizanie». L’incident a été perçu comme étant un premier test raté. Regrettant l’incident, le haut responsable diplomatique a, toutefois, exprimé son souhait, indiquant que «le retour du Maroc au sein de l’UA soit un facteur positif qui annonce le début d’un travail collectif pour trouver une solution au conflit tel que annoncé par le Roi Mohamed VI». Ainsi, il dira que «les deux pays vont s’assoir sur la même table grâce à l’aide des pays africains, ce qui peut les mener à dialoguer». «Leur présence dans la même famille leur impose d’adopter l’approche du dialogue», a-t-il soutenu. Même si, souligne-t-il, pour l’heure, «les signes positifs ne sont pas visibles concrètement». Pour ce qui est du second dossier qui suscite tout aussi l’intérêt particulier de la part de la Diplomatie algérienne, en l’occurrence la crise libyenne, le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’UA a affirmé que le «le Conseil africain de Paix et de Sécurité se prépare à envoyer une mission ministérielle pour visiter la Libye à la fin du mois en cours, et ce, afin d’œuvrer à résoudre la crise qui sévit dans le pays».
Tout en martelant que «le problème de la Libye est un problème africain qui doit être résolu par une forte voix africaine», l’intervenant a souligné la nécessité d’«aider les Libyens à parvenir à une solution à leur crise». En effet, tout en plaidant à ce que la solution vienne de l’intérieur de ce pays, le commissaire à la Paix et à la Sécurité a mis en garde contre «la situation chaotique en Libye», et de dire qu’elle «est certainement la plus grande menace, non seulement pour l’Algérie et les autres pays voisins et du Sahel mais également pour tout le continent africain».
Dans le même sillage, Smaïl Chergui a alerté quant à la hausse des armes qui circulent dans le pays. D’ailleurs, il dira que plus de 60 millions d’armes circulent dans le pays, et risquent de se retrouver entre les mains des terroristes, ce qui «fragilise davantage la région du Sahel». Ainsi, il a indiqué que dans la mesure où la situation persiste, «les groupes terroristes deviendront plus forts comparativement à certaines armées de la région», a mis en garde le haut diplomate. D’autre part, s’agissant des solutions préconisées pour le pays voisin de l’est, Chergui a estimé que la solution réside dans deux points essentiels. À savoir, la constitution d’un Conseil présidentiel et la formation d’une armée libyenne unifiée.
Lamia Boufassa
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