C’est à une véritable diabolisation du pays voisin qu’elle s’adonne en lui prêtant des menées anti-marocaines qui outre qu’elles chercheraient à attiser la fronde sociale qui couve dans le royaume seraient attentatoires à sa sécurité nationale. Et pour que les surréalistes accusations portées contre l’Algérie fassent effet auprès de l’opinion marocaine, le Makhzen fait donner l’un des plus hauts responsables des services de renseignement et de sécurité du pays en l’occurrence Abdelhak Khiame, directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ). Lequel a tenu des propos sur l’Algérie rapportés par la presse marocaine enrôlée dans la campagne de diabolisation de ce pays qui sont d’une extrême gravité.
Selon ce personnage, l’Algérie aurait été « derrière » la création de nombre de groupes terroristes « qui menaceraient la sécurité de la région et par voie de conséquence celle du royaume ». Pareille accusation rappelle que les autorités marocaines et leurs relais médiatiques ont déjà utilisé cette « ficelle » lors des attentats de Casablanca qu’ils ont imputés à la « main » de l’Algérie. Imputation qui a été prise pour argent comptant par les crédules marocains incapables d’imaginer que les autorités de leur pays l’ont formulée pour les détourner de la revendication sociale et politique qui commençait à agiter le Maroc en prenant une forme organisée et menaçant de fédérer le mécontentement populaire.
L’on assiste à un « bis repetita » du stratagème. Ce n’est pas ce qui va mettre un terme à la véritable fronde politique qui unit les Rifains réduits au statut de citoyens de seconde zone du royaume, ni la contestation sociale qui ailleurs dans celui-ci s’élargit et se radicalise. Et l’Algérie n’est pour rien dans cette situation dans le pays voisin qui n’a de raison que les frustrations provoquées chez les Marocains par des gouvernants dont l’impéritie n’a d’égale que leur voracité prédatrice.