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Esclavagisme : Le malheureux destin des femmes « mulets » du Maroc

Des milliers de réfugiés affluent quotidiennement sur les cotes européennes fuyant la guerre, l’oppression et la terreur. Souvent ils sont Syriens, Irakiens ou Libyens, mais parmi eux, il existe des milliers de réfugiés économiques d’Afrique subsaharienne et d’Afrique du Nord, à la recherche de meilleures opportunités de vie.
Si il y’a bien un point frontière en Afrique du nord par le quel transitent des milliers de migrants illégaux mais aussi des quantités considérables de marchandises non contrôlées, il s’agit bien des enclaves espagnoles au nord du Maroc, Ceuta Et Melila. Cependant, cet endroit est le théâtre d’un autre drame humanitaire. Des centaines de pauvres femmes marocains, le plus souvent d’origine berbère et résidentes du Rif, attendent tous les matins d’entrer dans les enclaves espagnoles pour servir de « mulets », comme on les surnomme injustement.
Leur mission ? Transporter des quantités énormes de marchandises, sur le dos, venant de la contrebande, pour être ensuite déversées sur le territoire marocain et être vendues dans les différents marchés du pays. Un esclavagisme moderne mis sous silences par les autorités marocaines et espagnoles mais surtout de la part des médias mainstream, souvent travaillant à la solde du Makhzen. Un silence assourdissant est observé également par les mouvements féministes, ces derniers, sont visiblement trop occupés à parler du voile et de la burqa.
Un bel exemple d’état de droit mais surtout de respect des droits de l’homme que donne le royaume chérifien, alors que son représentant permanent aux nations unies, Omar Hilale, fanfaronne le supposé « Etat droit » et la démocratie dont jouirait le Maroc, se permettant même de jouer au donneur de leçon. Le contraste est saisissant, à vous de juger…
Le commerce de la honte
Le 8 mars, les pays célèbrent, à travers le monde, la fête des femmes, mais, hélas, au Maroc, les femmes continuent d’être exploitées, violées et abusées partout et rien n’est fait pour arrêter cela. Au royaume chérifien, il y a des dizaines d’associations féministes et d’organisations de droits de l’homme qui se rencontrent dans des hôtels luxueux pour discuter de différents sujets sur de délicieuses nourritures et boissons et publient des rapports pompeux sur les réalisations pour les femmes. Ces mêmes mouvements n’ont jamais daignés aborder la souffrance des «femmes mulets», encore moins lutter pour attirer l’attention sur leur sort inhumain.
En moyenne, une femme mulet, gagne 5€ par jour en portant un ballot de 100 kilos.
Ces femmes, dans leur majorité, sont victimes de la tristesse de la misère résultat de la pauvreté dégradante et l’analphabétisme oppressif. Le Maroc, un pays dont le tiers de la population est encore analphabète et dont 15.5% de la population souffre de pauvreté extrême.
20.000 « Femmes mulets » répertoriées 
Ces femmes viennent dans les villes frontalières pour servir de mulets humains, sachant qu’elles seront exploitées par les mafias commerciales marocaines et espagnoles sans vergogne. Ces dames indigentes ne sont pas seulement exploitées par les mafias. Elles sont également traitées comme des animaux par la police espagnole des frontières, en les poussant, les insultant et les battant. Du côté marocain, elles ne sont pas mieux traitées, en plus du mauvais traitement, elles doivent payer « Rachwa » aux policiers frontaliers marocains et aux agents douaniers.
Les «femmes mulets» des villes frontalières n’ont pas de salaire fixe garanti et, par conséquent, aucune assurance maladie. En faisant ce travail, elles s’y cassent le dos et y perdent la santé, elles sont immédiatement remplacées par d’autres femmes plus en formes, elles sont alors laissées à l’indifférence totale par leurs employeurs.
Depuis son indépendance jusqu’à nos jours, le Maroc n’a pratiquement rien fait pour développer la région du Rif depuis l’indépendance, essentiellement parce que cette région a toujours été rebelle à travers l’histoire. En raison de l’indifférence du gouvernement central, les hommes de la région se sont tournés vers la culture du cannabis, dont la résine est exportée vers l’Europe. Ce qui explique en grande partie les récentes manifestations, violemment réprimées, au Rif, qui revendique désormais une volonté claire de se détacher définitivement du Royaume chérifien afin de reconstruire la République amazigh du Rif.
Ces femmes méritent plus d’intérêts, les associations humanitaires et féministes doivent se mobiliser afin d’offrir à ces femmes, des conditions de vie dignes de l’humain.
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