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UA, IMA, Cédéao et Unesco : le Maroc place ses pions avec l’aide de la France

La France n’est visiblement pas encore sortie de la ligne de Giscard des années 1975. Elle estime que sa seule profondeur en Afrique est le Maroc. Pour permettre donc à son sous-traitant africain d’assoir son hégémonie sur le continent, elle aide actuellement Mohammed VI à placer ses pions dans les organisations régionales, sous-régionales et internationales.
Après avoir mené un intense lobbying pour faire adhérer le Maroc à l’Union africaine et faire de l’Institut du monde arabe à Paris une annexe du ministère marocain des Affaires étrangères, François Hollande cherche visiblement à faire un dernier cadeau diplomatique à son «ami» Mohammed VI. Ce cadeau consiste à faire du Maroc le 16e membre de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). L’on apprend à ce propos que le président français sortant vient de passer quelques coups de fil à ses homologues ouest-africains pour les persuader de faire une petite place au monarque marocain dans leur organisation.
Le Maroc compte tellement pour Paris que François Hollande n’a pas hésité un instant aussi à appuyer la candidature de sa ministre de la Culture, Audrey Azoulay, au poste de Directrice générale de l’Unesco. C’est là un peu une manière pour le chef de l’Etat français de remercier tout ce que la famille Azoulay a fait pour maintenir le Maroc dans le giron de la France. La candidature d’Audrey Azoulay arrange autant la France que le Maroc. Donc, Paris est ainsi sûre également d’avoir au moins le soutien de Rabat.
Pour le moment, rien n’est cependant gagné. De nombreuses sources soutiennent que cette candidature a fait grincer des dents de nombreux pays. Même en France, certains milieux n’ont pas apprécié le forcing mené par l’Elysée pour placer Audrey Azoulay à l’Unesco. De nombreux pays européens ont également émis des mises en garde contre «une telle candidature qui va soulever des passions à l’Unesco». Pourquoi ? Tout simplement parce que le groupe arabe de l’Unesco brigue le poste. Et cette candidature a déjà été interprétée comme une «provocation» par le monde arabe.
L’Unesco est régulièrement le théâtre d’affrontements entre Palestiniens et Israéliens. La candidature d’Audrey Azoulay, de confession juive, a été forcément perçue comme une forme d’alignement de la France sur les positions israéliennes. Mais cela semble le cadet des soucis de la France et du Maroc. De toutes les façons, le Maroc inscrit son action dans le cadre des stratégies diplomatiques de la France. Sur le plan diplomatique, il est inconditionnellement soutenu par la France. Et très souvent contre les intérêts de l’Algérie. Mohammed VI ne s’est, par ailleurs, jamais senti dérangé par la politique d’apartheid menée par Israël à l’égard des Palestiniens. La preuve, son pays œuvre actuellement en coulisses à normaliser ses relations avec l’Etat hébreux.
Sadek Sahraoui
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